L'image du bord des routes

Une image de retour de vacances. Le long des autoroutes, de loin en loin, cette ponctuation familière: les panneaux d’information touristique.

Le principe de ces panneaux s’inspire de la signalétique routière. Comme une indication toponymique, l’image légendée signale, sur un mode déictique, la proximité immédiate d’un site remarquable, l’entrée dans une région, voire une spécialité locale.

La proximité avec le langage du code de la route s’étend à l’iconographie. Tout comme les panneaux de signalisation s’ornent de signes génériques et simplifiés, ces dessins qui emploient les mêmes supports sont eux aussi stylisés et uniformisés, dans un monochrome orangé qui leur est propre.

Est-ce une idée que je me fais? J’ai l’impression que ce graphisme évolue et se complique progressivement, en même temps que se multiplient ces indications.

Qui prend la décision de créer ces emblèmes? Qui réalise ces dessins uniques, selon quel cahier des charges? Leur apparition crée à chaque fois une nouvelle réalité jusque là imperceptible (et qui reste souvent invisible si l’on ne quitte pas le réseau routier) – tel ce panneau qui me paraît récent et qui désigne cette entité étrange: « Les jardins de l’Essonne » (voir ci-dessus).

Au croisement improbable de l’iconographie touristique et de la signalétique routière, ces images du bord de route dessinent une cartographie augmentée, partition précieuse qui apporte à sa manière la confirmation du voyage et de ses promesses.

Le calendrier ou la place de l'image

Au supermarché ou dans les papeteries, comme chaque année, en même temps que les présentoirs de fêtes, les calendriers illustrés sont de retour. Tradition séculaire du saut de l’an qui voyait arriver les colporteurs pour mettre à jour ces discrets outils de décompte du temps, et avec eux, la présence des images au cœur des foyers.

La préoccupation pour l’imagerie populaire s’est volontiers focalisée sur le palmarès des « icônes », photos célébrées par l’univers médiatique, promues au rang de visions d’une prétendue « mémoire collective« . Rien de plus facile que de reconnaître, derrière ces succédanés d’œuvres et leurs héroïques auteurs, la grille fatiguée de l’histoire de l’art. Pendant ce temps, des millions de produits d’édition peuplent notre univers de façon modeste, cachés dans les replis du quotidien, et font l’ordinaire oublié de l’industrie des images.

N’en déplaise aux étudiants qui s’acharnent à me proposer des mémoires consacrés à l’œuvre de Jeff Wall, le calendrier illustré est un objet mille fois plus intéressant, plus mystérieux et plus significatif que les exercices rhétoriques de l’artiste canadien.

Ce support d’image la mobilise à la façon du gadget, qui associe une fonction décorative à un accessoire utile (A. Moles, Psychologie du kitsch. L’art du bonheur). Si l’on se dit que l’image fixe, en dehors du marché de l’art, n’a jamais réussi à s’imposer comme produit consommable autonome, à la manière du disque pour la chanson, mais toujours comme une fonction ajoutée à d’autres, peut-être le calendrier nous livre-t-il le cas exemplaire de la place qu’occupe en réalité l’image dans la culture populaire.

Une place dont la modestie explique des évolutions qui restent sinon largement incompréhensibles. Et qui permet d’installer les images dans un rapport de familiarité qui est leur véritable atout.

Télé 7 Jours teste le plus-produit en réalité augmentée

«C’est une première, et Télé 7 Jours a sans doute eu du flair en choisissant de tester, à l’occasion de ses 50 ans, une des technologies les plus prometteuses et les plus excitantes pour cette année : la réalité augmentée. Concrètement, celle-ci permet de passer d’une image imprimée (ou une photo prise avec son mobile, ou encore une image saisie avec sa webcam) à une image animée en trois dimensions (3D), grâce à un logiciel. Du coup, elle fournit des informations complémentaires en surimpression d’un écran, voire de lunettes. Sur les écrans d’ordinateur, la réalité augmentée donne l’illusion d’interagir avec des objets virtuels.»

Par Capucine Cousin, 30/03/2010, Miscellanées.net

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Devinette: la théière

Mais pourquoi diable suis-je couché à plat ventre, à photographier une théière sur ma terrasse (cliquer sur l’image pour la voir en grand)? Il s’agit de reconstituer les conditions d’une expérience, nécessaire à une démonstration visuelle. Laquelle? C’est ce qu’il faut trouver. On peut poser des questions. Celui ou celle qui découvrira la clé de l’énigme remportera l’estime des lecteurs de Totem, ainsi qu’un porte-clé-lampe de poche indispensable pour rentrer le soir en cas de panne de courant généralisée (ce n’est pas une piste).

MàJ: Voir la solution.