Star Wars, ou la nostalgie de l’avenir

« Impossible à prédire est l’avenir », énonce dans son baragouin le sage Yoda. Tu ne crois pas si bien dire. « Il est tout pourri son hologramme », assènent mes fils dans un français guère plus correct. Dans Star Wars, en effet, les projections holographiques tressautent comme de bonnes vieilles images vidéo noir et blanc des années 1950. Une figure de style typique du réalisme lucasien, qui consiste à « salir » la représentation pour la rendre plus crédible.

Problème: la manifestation du « bruit » de la transmission reproduit un effet de sautillement caractéristique du signal électronique, qui a totalement disparu des écrans. Plus habitués à l’affichage à retardement de quelques paquets de pixels, trace d’une inhomogénéité de diffusion, mes enfants n’ont jamais vu l’image qui leur permettrait de comprendre ce clin d’œil référentiel, issu du passé de George Lucas.

On l’avait déjà vu avec les androïdes de Blade Runner, rien ne vieillit plus vite que l’avenir.