Dans son intervention lundi au séminaire des Rencontres d’Arles, Dominique Pasquier a discuté le fait social récent, confirmé par toutes les statistiques, qui montre que les filles obtiennent globalement de meilleurs résultats scolaires que les garçons. Il semble que cet avantage repose sur le maintien d’un lien plus fort aux humanités, et notamment à la pratique de la lecture, alors que les garçons montrent un décrochage plus important par rapport à ce modèle, et privilégient des formes culturelles plus récentes.
En extrapolant à partir de ce constat, on pourrait interpréter l’avantage scolaire féminin comme la preuve de la persistance d’une hiérarchie datée, et donc un symptôme de l’inadaptation de l’école au monde contemporain. La forte composante de culture technique chez les garçons correspond à un goût pour les pratiques partagées, que l’école ne sait visiblement pas valoriser. L’exercice plus individuel de la lecture correspond mieux au modèle pascalien du développement de l’intériorité, hérité de la culture religieuse. En actualisant des modèles culturels différents, garçons et filles témoignent de la bataille des valeurs dont notre société est le théâtre.