Micro-événement de la campagne: l’un des éditocrates les plus ridicules du PAF se vautre en direct sur France 2 (« Des paroles et des actes », 12 avril 2012, voir le compte rendu de Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts sur Libération.fr).
Revendiquant le non-conformisme de son sarkozysme, il anticipe une réplique négative et répète: «Je vais en prendre plein la gueule demain sur internet».
Je n’ai pas suivi les réactions en ligne à ces déclarations. Mais je peux lire le lendemain les comptes rendus de l’événement sur Le Lab d’Europe 1, Arrêt sur images, NouvelObs.com, LeMonde.fr ou LeParisien.fr, qui intègrent plusieurs éléments de la conversation: sélection de tweets (repérés à partir des hashtags #dpda et #FOG), interventions sur la page Facebook de l’animateur, commentaires en ligne sur Facebook ou L’Express.fr (cités par LeMonde.fr).
Deux caractères sont ici à souligner: le recyclage de la conversation, réintégrée dans le flux médiatique par l’intermédiaire du compte rendu; le rôle de l’image, qui intervient désormais non seulement comme un référent de la conversation, mais bien comme un de ses composants expressifs.
Outre les extraits vidéos de l’émission, trois visuels sont mobilisés dans les articles. Une fausse affiche électorale intitulée « Le Franz fort » (voir ci-dessus), créée anonymement dans la foulée de la réception de l’affiche de campagne de Nicolas Sarkozy sur le générateur automatique MCP (« ma campagne présidentielle ») proposé par La Chaîne Parlementaire, puis rediffusée sur Facebook en réaction à l’émission (repris par Michaël Szadkowski sur Photobucket et cité par LeMonde.fr). Deux mèmes diffusés sur Twitpic par le graphiste Baptiste Fluzin, l’un proposant de voter pour déterminer à qui, entre FOG et un chien avec un chapeau (voir ci-dessus), le CSA doit donner du temps de parole (cité par Arrêt sur Images, Le Plus); l’autre montrant David Pujadas se mordant les lèvres (voir ci-dessous, cité par Le Lab).
En toute discrétion, une nouvelle arme informationnelle s’est installée dans l’économie médiatique. Comme l’illustration classique, le visuel satirique issu de la conversation vient renforcer la valeur du compte rendu. Son existence atteste d’un degré de réactivité plus élevé que le banal tweet, et lui confère un caractère documentaire. Appropriatif et viral, il est supposé pouvoir être reproduit sans droits ni autorisation. De surcroît, sa valeur décorative et comique ajoute du piquant à l’article. L’image participe donc de manière active au recyclage de la conversation, dont elle augmente la prosécogénie.
M. Pujadas semble avoir manqué de prosécogénie vis-à-vis de toi, André (allusion à PPDA) 😉
Corrigé, merci! (ainsi qu’à Rémi Coignet et Olivier Beuvelet)
Il est à espérer que ses futures fonctions académiques confèrent une meilleure empreinte mémorielle à à l’homme-tronc… 😉
Le temps de l’écrire et c’était déjà corrigé !
Sur le fond, je suis d’accord. L’image des réseaux sociaux s’avère très utile – voire centrale – non seulement sur lesdits réseaux (http://www.jeffbullas.com/2012/04/05/5-reasons-images-are-king-with-social-media-marketing/) mais également ailleurs, dans la presse en ligne où hors ligne, où elle revêt à la fois une valeur prosécogenique et documentaire. Du tout bon tout cuit.
Je me demande s’il s’agissait là d’une conversation (l’intervention du directeur de journal), j’ai plus le sentiment d’un univoque et individuel billet d’humeur. L’homme a de l’écoute, probablement, et sait en jouer, mais en conversation, il me semble que les locuteurs occupent et tiennent une place sensiblement semblable…. Le bruit provoqué par ces élucubrations est probablement à la mesure du gouffre dégradé dans lequel le pauvre homme s’est jeté, tête baissée : ce qui s’en est suivi est ce qui vaut pour « conversation » mais en est-ce vraiment une, si l’interlocuteur n’existe pas (sans même parler de sa pauvre exaltation à se supprimer : pathétique et pitoyable) ?
@PCH: « Conversation » désigne ci-dessus les réactions en ligne à la proposition médiatique: l’intervention télévisée de FOG.