Le Hollande-bashing, en attendant l'antihollandisme

Au fur et à mesure que se précisent et se concrétisent les mesures du nouveau gouvernement, la déception s’installe, le mécontentement grandit. Pour Edwy Plenel, peu suspect de complaisance envers l’opposition de droite, sarkozysme et hollandisme prennent désormais des chemins dangereusement proches.

Plutôt que de s’interroger sur le bien-fondé de la critique, les avocats du régime ont choisi de souligner son unanimisme, sous le nom de « Hollande-bashing« . Air connu: chaque fois que les diatribes pleuvaient sur Sarkozy, ses soutiens dégainaient l’arme de l’antisarkozysme, destinée à neutraliser toute forme de désapprobation, renvoyée à une opposition atavique, une négation réflexe.

Le critique montre la lune? On est prié de regarder le doigt! Désignant les livraisons récentes des hebdos, les pro-Hollande révèlent le fond de l’affaire: il s’agit bien sûr d’exploiter un « filon ». Le burlesque de cette ligne de défense s’accroît d’un argument particulièrement bouffon: après cinq années d’hystérie sarkozyste, les médias serait en état de manque!

Etant donné la récession prochaine, le mécontentement actuel n’est encore qu’un aimable badinage. On devrait donc voir se propager le néologisme d’antihollandisme, déjà testé ici et là, pour contrer le futur tsunami de plaintes. Peut-on rappeler à ceux qui tentent d’ériger ce piteux rempart que l’accusation d’antisarkozysme n’a nullement suffi à protéger l’ancien président de la défaite?