Après l’attentat manqué du vol Amsterdam-Detroit, la période des fêtes a été marquée par une série d’images étranges. Il y a eu la photo floue du terroriste, issue d’une capture au téléphone portable, bien analysée par Christophe Del Debbio comme celle de l' »ennemi sans visage« .
Cette vision indistincte a été suivie par le débat sur le scanner à ondes millimétriques, dit « scanner corporel » (body scanner), supposé répondre au problème posé, largement illustré par des images mises à disposition par la Transportation Security Administration du portail de la société L3 Communications (voir ci-dessus).
Explorer la surface des corps sous les vêtements fait partie de longue date des projets sécuritaires du gouvernement américain. Succédant à la radiographie par rétrodiffusion (backscatter x-ray), testée sans grand succès depuis 2005 dans plusieurs aéroports US, ce nouveau dispositif, installé en février 2009 à l’aéroport de Tulsa, semble plus prometteur.
Mais contrairement au vieux fantasme des lunettes (ou des caméras) qui déshabillent, l’image produite par cette technique n’a rien de séduisant. Mains levées qui semblent répondre à la menace d’un braquage, corps exposés, crânes chauves, visages floutés: le moins qu’on puisse dire est que le scanner produit une représentation inquiétante, dont l’aspect aux reflets métalliques rappelle plutôt le robot de Terminator 2.
Drôles d’images pour la trêve des confiseurs. Incarnation d’une peur sans visage, aux contours flous, comme un mauvais rêve. Le sommeil de la raison engendre des monstres.