Impeccable démonstration de Patrick Peccatte sur l’usage pour la recherche en études visuelles des nouvelles possibilités de l’archivage intégral sur Google Books. Il faut relier ce billet à la critique justifiée que faisait Audrey Leblanc du support microfilm pour comprendre à quel point tout ce que décrit le chercheur n’a jamais été possible à partir de l’outil d’archivage qui reste aujourd’hui encore le vecteur privilégié de l’accès à la presse – et donc à l’image d’illustration. Ou pourquoi les visual studies sont restées si longtemps dans l’enfance.
Oui, les conditions matérielles d’accès à la mémoire visuelle sont décisives pour la conception même de la recherche. Parce que travailler sur l’image est travailler sur les relations entre les images, et parce que ces relations, nulle métadonnée n’est encore capable de les isoler. Parce que travailler sur l’image se fait, comme au temps de Winkelmann, avec l’œil et la mémoire, oui, trois fois oui, la taille des illustrations et la facilité de circulation au sein du corpus, qui permet de comparer des images entre elles, sont des conditions essentielles de l’analyse. Ce que nous font entrevoir les modes de consultation des magazines sur Google Books est sans précédent. Seuls ceux qui n’ont jamais effectué de recherche en matière visuelle y resteront insensibles.