Le corps féminin, pâte graphique

chanelknightley

Sur une pub Chanel, est-ce que les seins de Keira Knightley doivent nécessairement être les siens? Sans doute, si l’on croit à la vertu photographique et si l’on pense qu’il s’agit bien d’un portrait de la jeune femme. On peut alors faire mine de s’offusquer de la retouche qui a gonflé sa poitrine (opération que l’actrice a commenté en ces termes: «Those things certainly weren’t mine»). Pourtant, s’il s’agissait d’un mannequin anonyme, l’exercice d’idéalisation qui affecte tous les aspects de cette image fantasmatique ne paraîtrait pas le moins du monde scandaleux, tant nous est familière l’idée que le corps féminin n’est qu’une vulgaire pâte, une matière première pour composition graphique qu’il est normal de retravailler, d’améliorer ou de recomposer. Personnellement, cette deuxième idée me dérange nettement plus que la première. (Illustration empruntée à Dontmiss.)