Le visage du berlusconisme

Une image choquante d’un chef d’Etat ensanglanté. Une image spectaculaire qui a fait le tour du monde. L’image qui restera du berlusconisme? (photogramme TV GRAB/RAI 24, repr. d’après Le Parisien, éd. du 14/12/2009)

9 réflexions au sujet de « Le visage du berlusconisme »

  1. Etonnant de voir comment, même blessé, même objectivement victime d’une agression indéfendable mais excusable, Berlusconi n’apparaît pas comme une victime sur cette image photographique… La colère ou la haine qui se lisent sur son visage en font encore un fauve, un prédateur qui viendrait de se repaître de sa proie avec sauvagerie… Le sang sur son visage, loin d’être le signe d’une blessure, apparaît comme le signe de sa cruauté… Le vampire avait une telle fringale qu’il y a laissé ses dents…
    L’image n’est pas objective, elle prend place dans un imaginaire… Le corps mort ou blessé du tyran contre lequel s’est exercée la colère du peuple ressemble à celui d’une bête, Ceucescu, Mussolini, un loup abattu, ce sang là, c’est un sang obscène, qu’on peut regarder sans compassion… Berlusconi ne peut être une victime…

  2. Bonnes lectures. En même temps, je ne peux pas m’empêcher de penser que cette agression à coup de statuette du Duomo est une forme carnavalesque d’un attentat qui n’a pas eu lieu. Plus près de la chaussure de Bush que de l’assassinat de Kennedy. Une forme de retournement burlesque de la violence qu’ont imposé ces despotes.

  3. Ce n’est pas étonnant qu’on s’en prenne à son visage. Plastifié, souriant, figé, c’est ce qui le représente le plus visuellement. Pour ma part, c’est comme si quelqu’un lui avait enlevé le masque, et on voyait ce qu’il y a en dessous…

  4. @Gunthert : Sauf qu’au niveau sociétal c’est comme un pas qui est franchi. Après tout le « lanceur de chaussure » était un journaliste, qui exprimait au-delà de sa pensée la colère qu’il ressentait, mais son coup (dans une salle de presse, le champ d’attaque découvert) prémédité ou non c’est fait dans le lieu de son exercice journalistique, c’est symbolique mais si il ne s’en doutait pas forcément.
    Or là l’attaquant est un homme déja connu pour ses troubles mentaux. Le fait de frapper Berlusconi non seulement dans l’exercice de ses fonctions mais entourés de ses fidèles oblige à se demander à quel point l’image de Berlusconi se « pourrit » aurpès du peuple, au point que même un fou ne puisse supporter son visage.
    Il y a comme un symptome Berlusconi qui se crée et fédère des communautés, comme la manifestation de bloggeur pour un « No Berlusconi day ».
    La société à les fous qu’elle mérite, et si Tartaglia est à l’image de la violence que la société italienne subit sous l’ère Berlusconi, alors il y a réellement de quoi s’inquiéter…

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