Constat: malgré tout notre outillage électronique et toutes les promesses du web 2.0, mettre en ligne la version multimédia d’un cours illustré reste la croix et la bannière.
Depuis deux ans, nous avons testé au Lhivic diverses solutions. L’enregistrement vidéo présente des défauts importants: le son laisse généralement à désirer et l’éclairage est problématique en cas de projection. Il faut choisir entre voir le conférencier ou son diaporama. On peut remédier à ce défaut en post-production, en récupérant le Powerpoint projeté, mais le travail de montage requiert alors plusieurs heures. Si l’on ajoute la durée non négligeable de la compression et du téléchargement, il faut compter au moins une journée pour diffuser une version correcte d’un séminaire d’une heure ou deux.
La solution la plus rapide est la mise en ligne de l’enregistrement audio. Mais cette option n’est évidemment guère satisfaisante dans le cas d’un exposé illustré. J’ai longtemps pensé qu’un bon compromis pouvait résider dans le montage d’un enregistrement sonore avec le diaporama de la séance, réalisable sous Powerpoint ou Keynote. Mais après essai, cette formule ne s’avère pas moins coûteuse en temps que la préparation d’une vidéo. Au final, malgré une qualité d’image et de son médiocre, l’archivage d’une diffusion en streaming (diffusion en direct via un service en ligne) reste la solution la plus pratique, parce qu’elle ne demande aucune post-production.
C’est rageant: l’université a aujourd’hui la capacité théorique d’être un puissant producteur de contenus et d’offrir une vraie alternative aux programmes grand public. Mais l’état de délabrement des secrétariats universitaires rend ces possibilités impraticables. En principe, un secrétariat devrait pouvoir répondre aux besoins de l’enseignement et de la recherche. Mais les diverses manipulations que nous avons testées sont clairement hors de portée des services généraux. La maîtrise des outils web et multimédia qui devrait aujourd’hui faire partie des compétences les plus courantes pour seconder la recherche fait cruellement défaut.
Il existe des outils qui permettent d’enregistrer simultanément le présentateur (prof) et les slides. Et même de déchiffrer les slides pour les indexer par la suite…
Par exemple (mais ce ne sont pas les seuls) : http://www.klewel.ch
On peut aussi citer Ubicast. Mais ces solutions coûteuses, qui supposent la mobilisation d’une station dédiée, voire d’un opérateur, sont plus adaptées au monde industriel qu’à l’univers académique. La question n’est pas pour moi de savoir comment enregistrer à titre exceptionnel une conférence de prestige (pour cela, on aura toujours les moyens, en temps ou en matériel) mais comment affronter de façon simple et pratique l’archivage des cours au quotidien, ce qui est une autre paire de manches.