Une image de retour de vacances. Le long des autoroutes, de loin en loin, cette ponctuation familière: les panneaux d’information touristique.
Le principe de ces panneaux s’inspire de la signalétique routière. Comme une indication toponymique, l’image légendée signale, sur un mode déictique, la proximité immédiate d’un site remarquable, l’entrée dans une région, voire une spécialité locale.
La proximité avec le langage du code de la route s’étend à l’iconographie. Tout comme les panneaux de signalisation s’ornent de signes génériques et simplifiés, ces dessins qui emploient les mêmes supports sont eux aussi stylisés et uniformisés, dans un monochrome orangé qui leur est propre.
Est-ce une idée que je me fais? J’ai l’impression que ce graphisme évolue et se complique progressivement, en même temps que se multiplient ces indications.
Qui prend la décision de créer ces emblèmes? Qui réalise ces dessins uniques, selon quel cahier des charges? Leur apparition crée à chaque fois une nouvelle réalité jusque là imperceptible (et qui reste souvent invisible si l’on ne quitte pas le réseau routier) – tel ce panneau qui me paraît récent et qui désigne cette entité étrange: « Les jardins de l’Essonne » (voir ci-dessus).
Au croisement improbable de l’iconographie touristique et de la signalétique routière, ces images du bord de route dessinent une cartographie augmentée, partition précieuse qui apporte à sa manière la confirmation du voyage et de ses promesses.