L'évaporation est dans l'indexabilité

Tous les témoignages convergent pour estimer que les revenus des photographes professionnels ont chuté, et la fermeture une à une des grandes agences est venue confirmer le constat d’une évolution brutale. Mais la localisation de l’origine des pertes reste problématique. Dominique Sagot-Duvauroux parle «d’évaporation de la valeur des images», ce qui dit assez son caractère nébuleux.

Depuis 2000, les milieux spécialisés ont successivement incriminé les banques d’images numériques, la concurrence des amateurs ou la multiplication du recours à la mention « droits réservés » (D.R.). La mobilité de ces griefs peut laisser penser qu’il s’agit d’un réflexe de désignation de boucs émissaires plutôt que de l’identification de causes réelles de la crise. Pourtant, plusieurs de ces symptômes pointent bel et bien dans la bonne direction.

Comme telle, la thèse d’une concurrence de la photographie amateur ne résiste pas à l’analyse (Gunthert, 2009). Dans la plupart des cas, l’invitation à communiquer son témoignage émane des rédactions, qui conservent le privilège du choix et de l’éditorialisation des contributions. Le problème n’est donc pas la prolifération des appareils numériques au sein du grand public. La menace de l’amateurisme ne se situe pas du côté de la production des images, mais dans l’accès aux moyens de l’indexabilité, qui ont profondément changé la donne.

Sur le modèle de l’histoire de l’art, la description des pratiques photographiques s’est toujours concentrée sur la production des images. Elle a laissé dans l’ombre le ressort essentiel de son économie, que Matthias Bruhn identifie comme une économie de services. Depuis la fin du XIXe siècle, les raisons de la prospérité des agences tiennent moins à la qualité des images qu’à la rapidité et la fiabilité du service, aux avantages économiques de l’achat groupé ou à la sécurité juridique que garantit la prestation.

Dans le contexte médiatique, trouver la bonne image est le facteur crucial. La création de valeur s’effectue sur la capacité à donner rapidement accès au document voulu. Ici, le rôle de l’iconographe éclipse celui du photographe, et le fichier ou la base de données deviennent des outils bien plus décisifs que l’appareil photo.

Cette vision des pratiques permet de comprendre que l’indexabilité nouvelle de la photographie numérique a été le principal facteur de déstabilisation de l’économie des images. Si l’on admet que ce qui a de la valeur n’est pas la photo, mais l’information qui lui est associée, on comprend que la première cause de l’évaporation a été la pression concurrentielle sur les coûts de gestion de cette information.

La transformation des fichiers manuels en bases de données numériques, dès les années 1990, a permis de réaliser des gains substantiels dans la gestion des contenus, ouvrant la voie aux banques d’images low-cost. L’étape suivante marque l’abandon de l’édition traditionnelle des images, basée sur l’intelligence humaine et les compétences spécialisées. L’indexation devient entièrement automatique (Google Images, 2001) ou bien réalisée par les usagers (Flickr, 2004). Dans les deux cas, la gestion gratuite de la recherche, qui s’avère d’une redoutable efficacité, menace directement les entreprises qui avaient construit leur valeur sur l’expertise. C’est parce que l’économie des images s’est d’abord conçue comme une économie de services que la numérisation, sous les espèces de l’indexabilité, y a produit autant de dégâts.

Complément à l’article: « La photographie est-elle encore moderne?« , L’atelier des icônes, 03/04/2010.

Références

14 réflexions au sujet de « L'évaporation est dans l'indexabilité »

  1. Peut-on en déduire qu’une solution pour la « survie économique » des photographes résiderait dans une publication massive de leurs travaux, une fois ceux-ci correctement indexés, et sur une multiplicité de supports ? J’ai lu je ne sais plus où « qu’avant » (c’est à dire dans ce fameux temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître), le pouvoir appartenait à ceux qui possédaient l’information, mais qu’aujourd’hui, le pouvoir tendrait à se déplacer vers ceux qui publient les premiers ladite information, sous couvert qu’elle soit « raisonnablement » exacte… En « s’autopubliant » à moindre frais, les photographes reprendraient ainsi le pouvoir qu’ils avaient abandonné à des agences et autres structures de « spécialistes de la vente ».

    Comment, alors garantir la juste rémunération ?

    C’est bel et bien la problématique au sens large du « droit d’auteur » qui est posé, j’entends le droit à la survie de l’auteur vivant de son travail et pas la guerre économique que les majors livrent à leurs clients pour les faire payer toujours plus.

    Peut-on rapprocher cette idée de l’article récent de J-M Manach dans Le Monde (http://www.lemonde.fr/technologies/article/2010/06/04/hacker-la-societe-de-surveillance_1368066_651865.html) qui dans sa première partie se penchait sur la notion de « vie privée » opposée à celle de « vie publiée », garante de la liberté d’expression ?

  2. Pour les images d’illustration, la mise en concurrence des photographes permet mécaniquement d’abaisser les prix, non ? Si je veux une photo d’abeille (au hasard), je trouverais 400 pages d’images – des milliers d’images donc – de l’insecte sur une banque d’image comme Fotolia. Images pro, images amateur, que j’ai le droit d’utiliser pour 0,75 euro (pour une résolution web).
    Je me rappelle quand ma femme achetait des CDroms d’images de ce genre il y a quinze ans, les prix n’étaient pas du tout les mêmes et le choix se faisait très différemment : il fallait acheter un cd avec dedans un nombre fini d’images dont on n’avait eu qu’un aperçu sur catalogue je pense.
    Beaucoup de domaines se dévaluent comme ça, par le nombre de prestataires et la qualité de pur intermédiaire des « agences » : plus question d’embaucher à temps plein ou de peser sur la création du contenu…

  3. Il semble bien en effet que la plus-value se fasse de moins en moins au niveau de la production des photographies et de plus en plus dans le registre de la valorisation et de la communication.
    Valorisation : un photographe que j’interviewais récemment comparait le sort de la photographie professionnelle à celui de l’agriculture, en se plaignant que les producteurs de ces deux secteurs ne soient plus rémunérés à la hauteur de leurs coûts de production. Conséquence prévisible dans les deux cas : la disparition d’un grand nombre d’entreprises et, pour les autres, le pari d’une production de « qualité » apte à faire reconnaître sa valeur spécifique + une élaboration plus poussée du produit : fromages fermiers au lieu du lait en vrac, web-documentaires plutôt que simples photographies en série.
    Communication : une autre issue tentée par certains photographes, plutôt d’illustration (les plus touchés par la crise actuelle), est d’élargir les contours de leur activité professionnelle en développant des actions de communication. Ils deviennent alors de véritables « entrepreneurs culturels », créant des événements autour de leur images (expositions, ateliers, manifestations diverses, etc.), des réalisations spécifiques pour internet, des publications, etc.
    Dans toutes ces tentatives, la production proprement dite des photographies prend de moins de moins de place, au profit d’activités secondaires de plus en plus décisives pour la réussite économique. Ce faisant, les photographes sont conduits à reprendre les métiers des différents médiateurs et intermédiaires qui, auparavant, s’employaient à valoriser leurs images.

  4. L’indexation n’explique pas tout. Si la diffusion était restée l’apanage des photothèques professionnelles, les iconographes auraient eu un meilleur service avec l’indexation des données, les coûts de gestion des photothèques auraient baissé, mais leurs prix de vente n’auraient pas bougé.
    Les amateurs ne sont effectivement pas le problème en tant que tel. Ou plus exactement, c’est parce que la production et la diffusion des images ont été révolutionnées par leur numérisation, que les amateurs sont devenus des concurrents. Lorsque les photothèques étaient sur des supports argentiques, les amateurs proposaient déjà leurs photos. Mais les photothèques étaient extrêmement exigeantes tant sur la quantité (quelques bonnes images ne suffisaient pas à vous ouvrir leur porte) que sur la qualité. Le coût de gestion des images d’un photographe était élevé, et pour que cela en vaille la peine, il fallait qu’il ait une production abondante et de qualité. Il fallait dupliquer la diapo pour qu’elle puisse être proposée à des clients, il fallait salarier des commerciaux pour aller démarcher des clients et même l’émission des factures avait un coût. A supposer d’ailleurs qu’un amateur réussisse à passer tous ces obstacles, ses exigences financières étaient identiques à celle d’un professionnel et la distinction amateur/professionnel n’avait plus beaucoup de sens.
    Plus que l’indexabilité, c’est la dématérialisation des supports, « l’ubiquité » de l’image et l’automatisation totale de ce que l’on pourrait appeler le back-office des agences d’illustration qui en donnant accès gratuitement ou presque à un marché immense, à permis l’introduction sur le marché d’une ressource d’images inépuisable par des acteurs économiques qui ne sont pas à la recherche d’un profit, mais d’une reconnaissance sociale.

  5. Très bonne analyse, et commentaires idem.
    Mais il faudrait peut-être que du côté des « décideurs » d’images, l’ont pense plus sérieusement à l’avenir. De la même manière que bons nombres de photographes se sont tirés une balle dans le pied en s’acoquinant avec Corbis, Getty et consorts, de quelle manière les iconographes et responsables de presse envisagent-ils leur propre futur? A ouvrir la porte à toute donnée visuelle quelque soit sont origine, qu’en sera-t-il dans dix ou vingt ans de la crédibilité des images utilisées? A tuer la profession, vers qui se tourneront-ils alors pour travailler de manière crédible? Ne pas anticiper sur ce sujet ne pas être rationnel sera la fin d’une photographie professionnelle. Là où le bat blesse, c’est que type de comportement est presque unique à la photographie en terme de services experts. Il y a finalement aujourd’hui assez peu de professions où l’image du professionnel est à ce point au plus bas, tant est que nombreux décideurs ne se posent même plus la question de savoir s’ils doivent payer pour obtenir un travail éthique et cohérent.

  6. Il ne me semble y avoir qu’une seule solution à la crise : différencier sa production, se démarquer. Il y a des milliers, voire des millions de gens capables de faire une photo d’abeille pour de l’illustration d’article. Ce n’est pas sur ce genre de produit qu’un photographe professionnel peut vivre – à moins d’en faire énormément, cela ne peut constituer qu’un complément de revenu. Par contre, il est toujours possible de faire des photographies, originales, différentes, plus intéressantes – le marché est plus restreint mais l’offre aussi.

    N’oublions pas que de nombreux photographes vivent de photos de paparazzi qui, de nos jours, paient très bien. Hélas?

  7. Quand on fait un livre, combien prend l’éditeur, le distributeur ? Il reste de quoi se payer un café. Et encore, maintenant que je n’en ai plus en stock, il me faut le racheter (mais enfin avec 50% de réduction !). Je ne suis pas capable de vendre 3000 exemplaires à 50 euros, et si c’était le cas, c’est bien là le problème, la situation serait beaucoup moins difficle. Alors qu’un éditeur ou un distributeur travaille avec 100, 1000 fabricants de contenus. Et si vous avez 2000 ou 200.000 titres dans votre catalogue, vous parviendrez probablement à vendre quelques exemplaires dans n’importe quelle catégorie. Le même principe vaut pour une banque d’images qui contient des millions de photographies. Mais un photographe, un écrivain, un cinéaste, s’il veut 20.000 titres, alors il fait autre chose, il n’est plus du tout dans un processus d’écriture où son espace est plutôt celui d’un livre ou d’un film. D’une façon générale, les circulations priment, et elles priment encore plus lorsque de nouvelles techniques se développent. Si les modes de réplication et de circulation changent évidemment la situation, cette asymétrie n’est pas nouvelle. Certaines pratiques, disons historiquement plutôt dominantes, sont certainement profondément affectées par cette évolution. Toutefois, il s’agit d’un point de vue général, les situations concrètes n’illustrent pas forcément cette analyse, car de nombreux photographes ne destinent pas forcément leurs images à la presse, aux magazines, etc… Ce qui ne signifie pas que la situation soit moins problématique, mais pour des raisons qui n’ont pas forcément grand-chose à voir avec l’indexabilité !, et qui peuvent s’avérer encore plus contingentes.

  8. Pertinente analyse qui rejoint une reflexion que je me fais depuis quelques temps.
    Pour un client lambda aujourd’hui qui cherche une image, il est très aisé d’en trouver via des sites accessibles comme google image ou comme Flickr. Ces sites ont l’avantage d’avoir permis un accès simple à des bases d’images d’une qualité qui augmente avec le temps. De plus il est simple de télécharger une image sur Flickr pour l’utiliser et d’obtenir les conditions d’utilisations afférentes.

    Dès lors, sans rentrer dans les spécificités de chacun des marché photographiques (presse, photo d’entreprise, illustration etc), un des salue des photographes pro et des agences résidera, je pense, dans leur capacité à rendre accessible leurs photothèques au plus grand nombre sur internet. Cela passe :
    – par des sites vitrines ouverts beaucoup plus qu’ils ne le sont maintenant (pas besoin de login),
    – par un travail plus poussé sur le référencement (pour que lorsqu’on fait une requête sur google, on tombe sur les photothéques professionnels),
    – par des systèmes d’achats simplifiés pour par exemple pouvoir toucher des blogueurs ou des petits éditeurs de contenus qui n’ont pas les ressources pour faire des achats lourds mais qui ont besoin d’illustration pour leurs sites ou autre.
    -par des portails de diffusions (type fedephoto, picturetank mais surtout PixPalace) qui soit orienté aussi vers le grand publique et pas que vers des acteurs institutionnels du marché.

  9. @ Pierre Morel Cette réflexion s’inscrit dans un modèle économique auquel tous les auteurs ont cru dans les débuts de l’internet et qui n’a jamais existé. Et pas que les auteurs d’ailleurs. La création de Corbis par Bill Gates s’inscrit dans la même vision. On s’imaginait qu’Internet allait permettre qu’une offre et une demande mondiale se rencontre, sans que le modèle économique qui sous-tendait la valeur des images n’en soit affecté. On pensait que plus les tuyaux se développeraient, plus la demande allait être importante, et plus les contenus seraient valorisés économiquement.
    Et puis ce modèle a explosé, non pas parce que les professionnels n’ont pas su ou pas pu s’adapter aux nouvelles conditions technologiques (ce que suppose ta réflexion), mais parce que la dématérialisation des supports, la numérisation des échanges et la mondialisation de l’offre ont permis à des acteurs économiques motivés par le seul besoin de reconnaissance social de faire exploser le marché.
    Plus une image est indexée de façon précise, pertinente et détaillée et plus son coût de production est élevé et donc moins elle est concurrentielle si la concurrence ce sont des images produites en très grand nombre par des auteurs qui n’en attendent pas une reconnaissance économique, mais une reconnaissance symbolique. Les seuls images d’archive encore négociables, ce sont les scoops et les documents historiques parce que, par définition, ils n’existent qu’en très peu d’exemplaires.

  10. @Thierry :

    Merci pour cette éclairage historique que je n’avais pas en ligne de compte.
    Ceci dit, internet a évolué depuis ses débuts et je demande même si les acteurs du marché (client, grand public, producteurs de photo) n’ont pas gagné en maturité et en responsabilité. J’ai le sentiment (qui n’est qu’un sentiment) que, par exemple sur Flickr, les photographes amateurs acceptent de moins en moins de laisser utiliser gratuitement leur travail et que par ailleurs des clients, conscient que l’image a un prix, sont prêt à débourser des euros (moins qu’avant certes) pour acquérir une production. Mais cela reste juste uniquement des observations personnelles.
    Ceci étant, comme du dit, les images d’archives, les scoops ou les documents historiques sont négociable. On peut ajouter les demandes spécifiques de photographies lors d’évènements ou sur des lieux non accessible au grand publique (entreprise par exemple) : là le recours au travail d’un professionnel est encore nécessaire…mais pour combien de temps.

  11. @Thierry: Il ne suffit pas de répéter comme un mantra que ce sont les « acteurs économiques motivés par le seul besoin de reconnaissance social » qui ont fait « exploser le marché », il faut aussi le démontrer. Google Images indexe les contenus indépendamment des intentions des producteurs (qui ne sont par définition pas connues). Pourtant, des exemples documentés nous ont montré que des rédactions n’hésitent pas à se servir de cet outil pour leur icono. Qu’en tirez-vous comme conclusion? Et si la vraie question était celle de l’existence même d’un « marché »? (dont vous postulez l’existence, à l’instar de Bill Gates, dont vous rappelez à juste titre qu’il s’est lourdement trompé).

    En photo, la nature des contenus tout comme la nature de la demande sont visiblement différentes d’un marché où existe une forte hiérarchisation verticale des contenus, comme celui de la musique. Quel est aujourd’hui l’équivalent de Michael Jackson ou de lady Gaga en photo? Je ne crois pas qu’on puisse mettre un nom de photographe en face de la valeur économique que représentent ces stars. En revanche, on peut mettre le nom de Zahia D. Tout ça n’a rien à voir avec les amateurs – mais tout avec les choix éditoriaux des organes de presse.

  12. La répétition est proportionnelle à la frustration originelle, mais je reconnais que cela ne fait pas beaucoup avancer la réflexion…
    Je n’ai pas vu dans Culture Visuelle, mais je n’ai pas tout lu, de définition de ce qu’était un « amateur » (et donc un professionnel son opposé symbolique). Je vous proposerai une définition largement antérieure à l’internet: Un photographe professionnel est un photographe qui essaie de vivre de ses photos.
    Avant internet il existait un marché qui permettait aux photographes d’illustration de déposer leurs images dans des photothèques et d’en vivre. Il y avait un prix du marché (à + ou – 10 ou 20 %) qui permettait à une iconographe de vous dire que pour tel type d’utilisation, une photographie (n’importe laquelle) vous couterait XXX francs de droits de reproduction. Certaines photographies échappaient à ce marché, mais c’était parce qu’elles présentaient un caractère exceptionnel qui faisait que leur prix relevait plus de la vente aux enchères que des usages pratiqués ordinairement par les acteurs du marché.
    Internet a créé un marché pour la photographie incomparablement plus important, si l’on considère le nombre d’images qui sont échangés, les profits dégagés par les sites en lignes ou les fournisseurs des tuyaux qui mettent ces images à disposition des internautes, mais avec une « évaporation » de la valeur marchande des images qui revient aux photographes.
    Alors je suis d’accord que tout çela a à voir avec les choix éditoriaux des organes de presse, (comme d’ailleurs des choix des agences de pub, de com etc.), mais ces choix ont un dénominateur commun: le coût. Photoshelter avait essayé de mettre en place une photothèque en ligne avec des êtres humains qui sélectionnaient les photographies et qui validaient les tags en pensant que si leur sélection était à la fois parfaitement indexée et de qualité, ils pourraient maintenir des prix corrects pour tout le monde en raison du temps qu’ils feraient gagner aux iconographes. L’expérience a duré 2 ans. Ils étaient énormément consultés, mais au final, comme leurs clients leur ont expliqué, entre une image utilisable à 1 euro et une image exceptionnelle à 450 euros, le choix était vite fait.
    Je suis d’accord avec vous que peu importe l’intention des producteurs. Dès lors que l’offre de contenus gratuits est immensément plus importante que l’offre de contenus payants, ce qui compte ce ne sont pas les intentions du producteur, ce n’est pas la façon dont les images sont taguées, ce n’est pas la hiérarchisation des contenus, c’est que le modèle économique mis en place suppose la gratuité.

  13. Aux 4 conséquences majeures de la dématérialisation du support que vous avez mis en évidence dans votre article « La photographie est-elle encore moderne? », il convient d’en ajouter une cinquième qui n’avait pas été plus anticipée par les photographes, que par les industriels de l’informatique ou de la communication (Bill Gates): la gratuité.

  14. Et qui entre autres conséquences, me transforme en amateur pour la partie de mon travail que je mets en ligne. Les « petits objets multimedia » qui sont sur mon site, ne répondent à aucune logique économique. Je les ai réalisés pour me faire plaisir, et je les ai mis en ligne dans le seul but d’en tirer une reconnaissance sociale, une gratification morale comme n’importe quel « amateur » qui met ses photos sur Flickr.

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