Consécration du remix

Remarquable exemple de recyclage médiatique de conversation, les interprétations du mème « La France forte » par Libération (21 avril) et Le Nouvel Observateur (26 avril, Serge Ricco) témoignent de la productivité du détournement. Aucune autre affiche n’a produit une telle descendance. Tout se passe comme si le jeu appropriatif du mème avait ouvert l’expressivité de l’image initiale, devenue comme un puzzle à recomposer, une invitation au remix. La reprise en couverture de ces images, au sein d’organes dont le rapport à la culture de l’appropriation reste mesuré, atteste que la reconnaissance du mème est estimée suffisante pour constituer un motif légitime.

Versions originales (Marc Large, anon.)

5 réflexions au sujet de « Consécration du remix »

  1. Tout à fait d’accord. Je trouve de même la version originale de la tête plongée dans l’eau plus réussie que celle du Nouvel Obs… Il est essentiel de souligner que cette iconographie, rendue « quelconque » par son anonymisation et son canal de diffusion, n’a en réalité rien à envier au travail éditorial classique. Comme dans le cas de Marc Large, il s’agit souvent de graphistes professionnels œuvrant dans le domaine médiatique ou publicitaire.

  2. C’est vrai qu’il est amusant de constater que les deux remixes « officiels », non anonymes en tout cas sont peut-être les moins bons dans le flot continu de réinterprétation de l’affiche depuis sa diffusion.

    Celle de Libé n’est pas si mal, celle du Nouvel Obs par contre… Lorsque je suis tombé dessus hier, je m’y suis repris à deux fois pour vérifier qu’elle était bien la vraie couv’ du Nouvel Obs, tellement elle était « crade » dans sa réalisation : le dégradé, le fait que tout soit centré, etc…

  3. D’accord avec Reg : l’affiche du Nouvels Obs est vraiment moche, comme si un débutant voulait se faire la main sur un nouveau logiciel ! Quand je l’ai vue hier, j’ai relu le titre du Mag pour savoir si c’était pas un fake. Pour dire.

    Dans l’argument de Christophe D. quelque chose m’échappe : pourquoi la même image fait sens pour la France libre et ne fait plus sens pour la gauche forte (surtout que pour moi elle n’illustre pas le vide).

  4. « La gauche forte » car l’horizon est (semble) dégagé. Libé marque les esprits avec une couv graphique, claire et nette – forte. J’aime moins « la France libre », qui m’amène allez savoir pourquoi à d’autres temps belliqueux, anciens – certes d’occuparion…

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