Une photo qui ne veut visiblement rien dire

A Culture Visuelle, nous avons pris la (mauvaise) habitude d’interpréter le surmoi médiatique à partir des messages cachés dans l’illustration. Mais si l’on essaie de décrypter le regard franc et le bon sourire du portrait choisi pour la promotion du nouveau directeur de la rédaction de Libération (ci-dessus, cliquer pour agrandir), ce qui frappe le plus est l’impression de neutralité affichée – également soulignée par les titres.

Au moment où les allées et venues du mercato agitent quotidiens en magazines, la venue de l’ex-animateur de la matinale de France-Inter, dont on sait qu’elle trouble les meilleurs esprits, est visiblement traitée avec des pincettes, sans mot de trop ni sourire qui en dirait trop long. A moins qu’il ne faille interpréter l’origine de la prise de vue reprise par les deux journaux (par Miguel Médina/AFP, le 6 septembre 2009 sur le plateau de C Politique sur France 5) comme le rappel discret de l’ADN audiovisuel du nouveau dirlo.

6 réflexions au sujet de « Une photo qui ne veut visiblement rien dire »

  1. Confirmation (soufflée par Patrick Peccatte) dans le cas du Monde: il s’agit de la reprise pure et simple de l’image déjà utilisée dans la base:
    http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2010/07/11/nicolas-demorand-s-explique-sur-son-arrivee-a-europe-1_1386558_3236.html

    Dans l’un ou l’autre cas, quoiqu’il en soit, on peut observer qu’on n’a pas choisi d’image qui fâche – une photo à France Inter avec Guillon, ou les portraits Europe 1 en jungle boy illuminé… ce qui paraît normal pour Libé, un peu moins pour Le Monde – que son propre changement de direction ne met évidemment pas en posture de critiquer la concurrence. De façon générale, les nominations au sein de la profession sont présentées avec une neutralité marquée. Mais Demorand (qui a quand même subi un vote négatif de 43% de la rédaction) n’est pas Joffrin, et l’on sait bien que la promotion à ce poste d’un homme de radio sans aucune expérience presse fait pour le moins jaser. Cette opinion n’est à l’évidence pas reprise par le contenu éditorial. Il y a fort à parier qu’on la laissera s’exprimer d’ici peu via la page Débats, ce qui ne mange pas de pain…

  2. Je note discrètement, parce que je ne sais pas très bien quoi en penser, qu’autant pour Demorand que pour Badou (le dauphin de Denisot), la case France Culture est généralement peu mise en avant. Comme des bouchons qui viendraient des profondeurs pour émerger à la surface du grand bain audio-visuel.

  3. Cette effet de « visagéité » ne saurait cacher de futurs discours houleux à ce sujet…car tout de même 43%…ce n’est pas rien !
    Une promotion qui pose bien de nombreux questionnements^^

Les commentaires sont fermés.