Le ridicule, clé de la culture karaoké

Quel est le point commun entre le Rocky Horror Picture Show (Jim Sharman, 1975), Star Wars (George Lucas, 1977) et « Gangnam Style » (Psy, 2012)? Ces œuvres comptent parmi les formes les plus appropriées, imitées, détournées, fandomisées de la culture récente. Elles comportent aussi à haute dose l’ingrédient du ridicule, qui apparaît comme un facteur décisif de l’appropriabilité.

La culture verticale, référentielle, identitaire, est une affaire sérieuse. Pas question de rigoler avec la culture savante, qui reproduit le modèle religieux du recueillement. Un autre rapport à la culture, horizontal, antiautoritaire et ludique, a été identifié il y a bien longtemps par Mikhaïl Bakhtine sous la forme du carnaval [1] Mikhaïl Bakhtine, L’œuvre de François Rabelais et la culture populaire au Moyen Âge et sous la Renaissance (1940, trad. du russe par Andrée Robel), Paris, Gallimard, 1970..

Peut-on raisonner sur les formes culturelles à partir de l’articulation de ces deux paradigmes? Avec Karaoke Culture, Dubravka Ugresic a récemment proposé un essai original, étrange et frustrant [2] Dubravka Ugresic, Karaoke Culture (trad. du croate par David Williams), Rochester, Open Letter, 2011.. Rédigé sur un mode impressionniste et personnel, il ne s’appuie sur rien d’autre que sur la sensibilité de l’auteur face aux aspects les plus frappants de la culture « postmoderne », reliés de manière parfois arbitraire, et souvent sur la base d’associations ténues. Le rapport entre le karaoké, les fans-clubs de films de science-fiction et les souvenirs du communisme en Yougoslavie semble être essentiellement le caractère illégitime de pratiques culturelles de seconde zone.

Mais au fil de l’essai apparaît progressivement un paysage cohérent de ces subcultures, structurées par l’amateurisme et le communautarisme, et finalement indépendantes de leur modèle de référence. Derrière la figure de l’amateur, celle du fan mine le rapport vertical à l’autorité de l’œuvre, au profit de l’horizontalité du partage communautaire. Par petites touches, l’auteur suggère de comprendre comme la manifestation d’un bouleversement profond de la culture la collection de ces extravagances. Même si la cartographie du phénomène demeure incertaine, certains passages moins convaincants, l’observation parfois trop rapide, l’essai fait bel et bien apparaître une reconfiguration en profondeur des pratiques culturelles, dont il reste à décrire de manière plus précise les caractéristiques.

Un monde sépare la culture de l’amateur de celle du fan. Comme L’Imitation de Jésus-Christ, la culture de l’amateur est référentielle et révérentielle; elle désigne un point de repère inaccessible dont l’amateur ne peut reproduire qu’un pâle reflet platonicien. Une grande œuvre est d’autant moins appropriable qu’elle est respectable.

La culture du fan, à l’opposé, est exclusive et projective. C’est son appropriation qui définit l’œuvre source comme digne d’intérêt, et non l’inverse. C’est parce qu’on ne respecte pas le référent qu’on peut s’en saisir et en faire ce que bon nous semble.

« Gangnam Style » (dont le clip lead vient de passer le cap des 600 millions de vues sur YouTube, record absolu en trois mois et demi) est un parfait exemple du succès appropriatif d’un ovni anti-héroïque et aréférentiel. Ce que Lady Gaga a toujours rêvé, Psy l’a accompli en assumant de proposer un personnage ridicule et drôle, un clown dont les mimiques, comme celles de Charlot, s’offrent d’autant plus à la réitération qu’elles apparaissent dérisoires. Le ridicule est l’arme d’appropriation massive de la « culture karaoké ».

Notes

Notes
1 Mikhaïl Bakhtine, L’œuvre de François Rabelais et la culture populaire au Moyen Âge et sous la Renaissance (1940, trad. du russe par Andrée Robel), Paris, Gallimard, 1970.
2 Dubravka Ugresic, Karaoke Culture (trad. du croate par David Williams), Rochester, Open Letter, 2011.

22 réflexions au sujet de « Le ridicule, clé de la culture karaoké »

  1. Bonjour,
    Intéressante cette idée que ce serait l’appropriation qu’on fait d’un objet qui déterminerait dans quelle catégorie d’attachement on se situe. Donc si je vous suis, les catégorisations en terme de légitimité culturelle des objets seraient dépassées par le fait que c’est chacun qui ferait ses propres catégorisations selon comment il reçoit l’objet? Par exemple, Duchamp ne se serait pas considéré comme amateur de la Joconde puisqu’il a détourné cette œuvre, mais plutôt comme fan?

    Je vous fait part d’un exemple qui va sans doute nourrir cette réflexion: Dans une conférence, Charlotte Guichard fait part de ses recherches sur les « Rembranesques », des gravures d’après les oeuvres de Rembrandt faites par les amateurs du XVIIIe siècle. Elle explique que c’est grâce à la pratique de ces copies mais aussi de ces pastiches et détournements que l’œuvre du peintre a été comprise et que petit à petit s’est développé l’engouement pour ce peintre. Les amateurs ont ainsi créé le premier catalogue raisonné des oeuvres de Rembrandt et enrichi les connaissances à son sujet. Ils ont contribué ainsi à sa reconnaissance et à la reconnaissance des peintres selon le principe de la singularité (http://web.iri.centrepompidou.fr/fonds/seminaires/seminaire/detail/1, 5e conférence, dernière partie de la conférence). Ainsi c’est bien l’appropriabilité de l’oeuvre qui est en jeu ici mais pour en faire une pratique extrêmement distinctive, participant de la culture cultivée.

  2. @Noémie C: Merci pour votre commentaire et votre exemple. Les deux pôles que je souligne, en forçant le trait, de l’amateur et du fan, de la verticalité et de l’horizontalité, de l’autorité et de la communauté, ont une fonction de présentation schématique, utile pour distinguer les dynamiques à l’œuvre. Entre ces deux extrêmes, on rencontre une gamme de situations réparties de manière plus diverse. Les fans des Beatles étaient aussi des amateurs des Beatles, pour qui la dimension référentielle restait essentielle. Il n’en reste pas moins que le comportement perturbant de ces fans a conduit le groupe à mettre fin à ses concerts en public, ce qui est la preuve d’une puissance appropriative considérable.

    L’appropriation par un artiste comme Duchamp, qui est lui-même producteur d’une œuvre, a toujours un caractère « vertical » (le produit de l’appropriation est en principe jugé comme plus intéressant que le contenu approprié) et ne peut être placé sur le même plan que l’appropriation horizontale par la communauté des fans, performance collective sans volonté créative, à dimension ludique. Le caractère collectif est ce qui confère à l’appropriation carnavalesque sa force performative et sa légitimité contre-culturelle.

  3. Merci de votre réponse qui complète bien le billet et le rend plus explicite! Je trouve très intéressante ces notions d’appropriation verticale/horizontale qui dépasse les catégories de légitimité culturelle et donne une dynamique forte pour penser la réception des oeuvres.

  4. Reste à savoir pourquoi le ridicule est plus appropriable que le respect, pourquoi les échanges dans une communauté de fan tournent souvent à la violence verbale et pourquoi autant de copies et de détournements ?

  5. @ Ksenija Skacan: « Reste à savoir… » Ça fait 3 questions assez différentes. Je vais me concentrer sur le première. Dans la description des fêtes des fous que fait Bakhtine, le rire festif et le détournement carnavalesque sont de purs outils d’appropriation. Si l’autorité va de pair avec le sérieux, le rire mine toutes les hiérarchies. L’autorité est fondamentalement une propriété, quelque chose qui ne se partage pas. Le ridicule est ce qui n’appartient à personne, l’impropre même, ce dont personne ne veut. Entre le musée d’Orsay, qui impose le recueillement et interdit la photo, et les séances du Rocky Horror Picture Show, transformées en fête par des fans déguisés qui reproduisent les répliques, les chansons et les situations du film, on n’a guère de mal à comprendre ce qui se prête le mieux à l’appropriation.

  6. Voir “Le triomphe de la conscience et du bon goût !”, du 5 novembre, sur Egalité et Réconciliation : Plus de 20 000 personnes ont participé ce lundi au Trocadéro à un « flash mob » (mobilisation éclair) autour du « tube planétaire » du chanteur coréen Psy. Le rassemblement était organisé par Cauet, animateur sur la radio NRJ.
    http://www.egaliteetreconciliation.fr/Le-triomphe-de-la-conscience-et-du-bon-gout-14732.html

    Voir aussi une parodie (auto ?)-(anti ?)-“communautariste spécifique” : http://www.youtube.com/watch?v=EbGE

  7. On a une idée du producteur?
    Ce clip ce n’est pas un chat mignon dans une bassine ou un type qui glisse sur une peau de banane. C’est un financement à l’ancienne, à l’époque où les majors gagnaient des sous. Pas une opération RedBull, mais presque. En plus le SAV est assuré avec une tournée mondiale qui passe par le Trocadéro. 🙂

  8. Encore une fois, il me semble qu’ici, le point intéressant est situé du côté de l’appropriation. Le clip de Psy a en effet été réalisé selon des modalités classiques – tout comme le Rocky Horror Picture Show est une production qui rentre dans un cadre standard. Peu importe. Ce qui compte, c’est la façon dont ces œuvres sont reçues. Pour RHS comme pour « Gangnam Style », on se trouve dans des cas de figure où le marketing ne joue qu’un rôle marginal. L’accueil particulier qui leur est fait doit donc s’expliquer en majeure partie par les caractères propres de l’œuvre. C’est pourquoi il me paraît utile et intéressant de se pencher sur ces caractères – dont le ridicule constitue à l’évidence un élément distinctif.

  9. Un exemple d’auto-dérision assez flagrant est la vidéo réalisée au très prestigieux M.I.T. qui reprend façon lipdub le clip de PSY et à laquelle se mêlent des professeurs de l’école, y compris Noam Chomsky en guest-star (!!!). A quand de telles initiatives si rafraichissantes en France pour souder les groupes de recherche? On pourrait faire de l’EHESS une école vraiment cool 😉 Blague à part, cela montre vraiment que la culture du ridicule est perméable au possible et ouvre un grand champs de possibilité, qui permet à partir d’un produit unique, d’en faire émerger des centaines, des dizaines, des milliers d’autres qui deviennent de nouvelles références dans les milieux ou ils émergent. A contrario, on a l’impression que la culture sérieuse se base sur un principe d’imperméabilité, qui consiste à polir les contours de son objet de façon à ce que tout intervention extérieure ( de détournement ou autre) soit difficile, voire impossible, ou du moins mal perçu (essayez donc de faire rapper La Princesse de Clèves dans un cours de français…)On a donc une culture de l’appropriation, virale, dont le principe est la multiplication, et une culture sérieuse dont le principe serait plus l’unification, (de là à parler de pensée unique… nan allez c’est un peu de provoc… 😉

    La vidéo du MIT (allez-y c’est vraiment bien fait!) : http://www.youtube.com/watch?v=lJtHNEDnrnY

  10. Merci Pierre Alexis pour le lien, c’est encore mieux que l’original.

    Et c’est sans doute aussi une réponse à ma question. (Je continue dans le hors sujet.) Avec les moyens modernes de production, un collectif de comédiens bénévoles (et un bon réalisateur/monteur) permettent de réaliser de superbes clips avec une économie minimaliste.

    Maintenant est-ce que le marketing a joué un rôle minimal au départ?
    La pub a beaucoup utilisé l’auto-dérision. Mais là il n’y a pas de mystère. Plus l’annonceur achète d’espace pour sa pub, plus il a de chance que les enfants et leurs parents se l’approprient.
    Sur internet, c’est à mes yeux plus mystérieux. Pour arriver à se distinguer dans la masse d’informations qui circulent sur Internet, une production lourde comme l’original supposait, me semble-t-il, la mise en place d’un marketing destiné à l’aider à devenir virale.

  11. @Thierry : je ne sais pas si la boite de prod a misé sur un gros marketing, mais apparemment ils n’ont pas été à cheval sur les droits d’auteur, ce qui a grandement contribué à la diffusion mondiale et aux multiples reprises, voir le très intéressant article de Lionel Maurel sur Owni : http://owni.fr/2012/10/05/gangnam-style-nest-pas-a-cheval-sur-le-droit-dauteur/

    De mon point de vue je n’ai pas l’impression que c’est un buzz préparé.. voulu oui, en atteste la présence de multiples guest de la télé ou de la K-pop japonaise dans le clip. De là à imaginer que ça dépasse autant les frontières… je ne pense pas qu’ils s’en doutaient…

  12. @ Pier-Alexis: Merci pour le lien MIT, excellent! Pas demain la veille qu’on verra une production équivalente à l’EHESS… La distance Terre-Mars paraît un comparant pertinent pour mesurer celle qui sépare les cultures des deux institutions… 😉

    @ Thierry Dehesdin: De l’art de se poser les mauvaises questions… J’ai rajouté pour toi la courbe de fréquentation de la vidéo lead sur YouTube, qui montre une belle progression régulière, typique de la viralité autonome du web. Aucune trace d’un boost marketing dans ce succès qui est bien une construction de la réception…

  13. Pas facile de distinguer le ridicule réellement ridicule du ridicule génial quand on n’a pas les clefs.
    http://tempsreel.nouvelobs.com/vu-sur-le-web/20121206.OBS1756/la-video-qui-a-tue-l-internet-et-le-gangnam-style.html?utm_source=outbrain&utm_medium=widget&utm_campaign=obclick&obref=obinlocal
    Pour moi cette « pire » vidéo de l’Internet, devrait être la meilleur dans la mesure où elle est plus ridicule et tourne nettement plus en dérision ceux qui s’y montrent que l’original. J’ai du mal à comprendre pourquoi l’original suscite un tel enthousiasme et celle-ci une telle désapprobation. Les moyens et le professionnalisme ne sont pas comparables, mais est-ce que l’amateurisme de la copie justifie un tel mépris?
    Je suppose que c’est comme lorsque l’on se risque à jurer dans une langue qui n’est pas sa langue maternelle. Si on ne maîtrise pas les codes, que la culture soit populaire ou savante, on ne peut que se couvrir de ridicule. 🙂

  14. @ Thierry: Comme les films de Charlie Chaplin, le clip de Psy n’est pas ridicule, il joue du ridicule, il le met en scène comme élément narratif, si tu préfères. La vidéo laborieuse de « Spartan High School Style » est juste mauvaise. Cette (très) mauvaise qualité de réalisation témoigne de la faible reflexivité de ses auteurs, alors que ce qui caractérise « Gangnam Style  » est justement le second degré: la capacité d’entretenir un regard moqueur et distancé sur le contenu proposé.

  15. Tu mets la barre très haut 🙂
    Et tu as raison parce que, et c’est sans doute ce qui me gêne le plus dans cet article, même le réalisateur n’assume pas sa réalisation. Mais est-ce en raison de son accueil ou était-ce déjà le cas avant sa publication sur Internet?

    La question de la mauvaise qualité de la réalisation ne va pas nécessairement de soi. Il y a des normes, un goût barbare à dénoncer, mais selon des critères qui diffèrent selon le type de produit culturel. Les memes réalisés à partir de Photoshop sont souvent très mauvais d’un point de vue professionnel (détourage à la serpe, perspectives chaotiques, lumières absurdes et contradictoires) et ça n’est pas un problème pour leur reconnaissance en tant qu’objets dignes de considération par la communauté internet. Les LolCats sont généralement tellement mal filmés qu’il me semble difficile de ne pas considérer cette imperfection technique comme un élément utile au dispositif supposé susciter notre hilarité ou notre attendrissement.

    En ce qui concerne la capacité d’entretenir un regard moqueur et distancé sur le contenu proposé, tout se passe comme si le succès de la vidéo en avait fait un modèle à imiter, reçu au premier degré. Et le décalage, parce qu’il est involontaire, fait de son auteur et de ses acteurs un objet de ridicule.
    Personnellement, j’aurais tendance à penser que c’est le décalage entre le regard distancé et hyper professionnel de la vidéo d’origine et cette réalisation qui en fait un objet finalement plus fascinant que le produit qui en est à l’origine. C’est de l’art brut.

    Et puis ça n’a pas la dimension pathétique du lip dub de l’UMP. http://www.youtube.com/watch?v=Yh-3oYs2elc Ces ados n’essaient pas de faire jeunes. Ils sont jeunes. 🙂
    Ce sont des ados attendrissants comme des Lolcats.

  16. Ni le MIT : plus de 4 500000 – Mes profs sont soulagés, Ai Weiwei défend bien le sublime et la résistance au crypto-commu-capitalisme et le pop-kitsch par l’art légitimé… bon en fait j’adorre, je me suis assises sur les fauteils en marbre sur la Paradeplatz à Zurich pendant le festival Art and the City, trop bien de voir mon pays de banque depuis un fauteuil de AWW…

  17. Bonjour, merci pour ces idées stimulantes !

    Sur le détournement comme marque d’un très haut degré d’appropriation des oeuvres, il serait d’ailleurs intéressant de voir la proportion de gens pour lesquels les parodies de Gangnam style ont été les premières portes d’entrée vers le clip original (mais à part spéculer, je ne vois où trouver l’info).

    Par contre pour le ridicule, si c’est un ingrédient évident des détournements et du fait « d’oser » en réaliser pour ce cas, plus tôt dans l’année le morceau de Gotye « somebody i use to know » a aussi été l’objet d’une appropriation massive similaire (dont voici le medley : http://www.youtube.com/watch?v=opg4VGvyi3M&list=PL18116E8737E65375&index=6). Et ici, il me semble que c’est le détournement ou la réinterprétation de la musique elle-même qui est au coeur de la plupart des vidéos.

    Dans ces deux cas emblématiques, je crois que leur potentiel d’appropriation repose sur la possibilité de produire quelque chose qui est de l’ordre de la performance (ce qui caractérise un grand nombre de vidéos amateur : de la figure acrobatique de vélo, au dessin animé en post-it, la qualité repose souvent sur la nature étonnante de ce qui est filmé plutôt que sur la qualité intrinsèque, esthétique ou autre, vidéos souvent justifiées par une référence à la culture pop ex: http://www.youtube.com/watch?v=9jtI9vG1dZE).

    Sinon, ce qui est aussi remarquable dans le Gangnam Style, c’est que le succès populaire a pour la première fois mis sur le devant de la scène une vidéo non anglo-saxonne.

  18. Etudiant, j’aperçois clairement la carnavalisation que tu évoquais dans les temps de fêtes. L’amusement se retrouve dans la chanson la plus ridicule et l’acte de mépris le plus élevé. Gangnam Style appartient aujourd’hui à une communauté qui a plus ou moins accepté les codes orientaux. Pour parler du sud de la France, ce référent populaire trouve place en la personne de Patrick Sebastien, qui est devenu l’icône du ridicule dans le milieu étudiant.
    Je m’avance surement un peu trop, mais cet engouement pour ce genre de personnage ne serait-il pas le moyen de fuir son propre ridicule ? On utilise un humour biaisé par les intermédiaires d’une oeuvre totallement impersonnelle pour dévier la perception que l’on a de sois même mais ce n’est que le temps d’une chanson. La question que je me pose réellement est : quel est l’intérêt d’entretenir ce « mensonge » éphémère ?

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