Valentina Grossi a soutenu en juin un master consacré aux pratiques de la retouche numérique dans les supports publiés (lire ci-dessous). Prenant acte de l’invisibilité des résultats et du tabou qui pèse sur l’intervention a posteriori dans le contexte photographique, qui réduit l’archive disponible à une brève liste de cas médiatisés, sans rapport avec la réalité des pratiques, elle a entrepris de mener son enquête sur un mode ethnographique, à partir d’observations in situ et d’une vingtaine d’entretiens avec des professionnels – photographes, retoucheurs, directeurs artistiques, graphistes, etc.
Le mémoire propose une analyse et une réflexion synthétique qui reconfigure de façon originale la description d’une pratique systématiquement associée à la falsification ou à la négation de l’intangibilité du document. Après avoir restitué le paysage théorique construit au cours du XXe siècle, qui escamote la retouche au profit du caractère sacré de l’enregistrement, Valentina Grossi montre comment l’irruption de la technologie numérique impose la rupture avec les modèles hérités, et se déploie en une diversité de pratiques à chaque fois adaptées à des contextes particuliers. Plutôt que de “la” retouche”, il convient de considérer une pluralité de fonctions, dont le mémoire propose le parcours.