En 1972, pour le 3e édition de son petit livre Les Stars, Edgar Morin diagnostiquait la mort du star system, dans une vision où son dynamisme était supposé provenir essentiellement du cinéma. « Certes, écrivait-il, l’on imitera encore les stars, mais les modèles ne seront plus forgés par le star system » (Les Stars, éd. Points-Seuil, p. 162).
Question: dès lors qu’une starisation bien imitée produit des effets qui finissent par se confondre avec le modèle original, peut-on vraiment différencier une starisation d’une imitation de starisation?
L’approche de Morin le poussait à focaliser sur les dynamiques internes de la production cinématographique. Mais la starisation est un phénomène médiatique qui ne prend en réalité sa pleine dimension que dans la mesure où elle s’autonomise et déborde ses origines filmiques.
Le cas Léa Seydoux permet de tester cette hypothèse. Il s’avère que je n’ai pas encore vu la jeune femme au cinéma – ou plutôt, pas consciemment. Je n’avais pas repéré ses apparitions dans Inglorious Basterds (Quentin Tarantino, 2009), Robin des bois (Ridley Scott, 2010), ni même dans Mission: Impossible. Protocole fantôme (Brad Bird, 2011), jusqu’à ce que je vérifie sa filmographie sur Wikipedia. Pourtant, sans rien connaître de ses talents d’actrice, je sais que Léa Seydoux est « la nouvelle star ».
Comment puis-je le savoir? L’instrument essentiel de cette émergence est un certain type d’exposition médiatique, et particulièrement son apparition répétée sur des couvertures de magazines (voir ci-dessus).
L’identification du phénomène à partir des couvertures mérite qu’on s’y attarde. Sa visibilité est clairement partagée. Elle se manifeste notamment par la création de fausses couvertures, comme celle du magazine Le Pêcheur diffusée sur Twitter ou encore celle proposée par le site satirique Le Gorafi, qui témoignent, comme certaines réactions et conversations critiques, d’une hyperprésence remarquée.
A l’ère des médias numériques, comment un système aussi ancien que la couverture papier conserve-t-il un tel impact et un tel pouvoir de distinction? Testé dès la fin du XIXe siècle par la presse populaire, le principe de la couverture-affiche correspond à la sélection d’un événement auquel est associé une illustration de grand format, qui fonctionne simultanément comme une valorisation de l’information et une promotion du titre (voir ci-dessous). Repris et amplifié par la presse magazine, ce principe assure par convention une valeur scalaire maximale au sujet ainsi exposé.
Loin d’atténuer la force de l’effet-couverture, les médias numériques augmentent au contraire sa viralité. Objet promotionnel, la couverture d’un titre a vocation a être diffusée et reprise le plus largement possible, soit par des moyens institutionnels (affichage publicitaire), soit par les mécanismes des mentions en ligne. Quoiqu’elle ne fasse l’objet d’aucune exception légale explicite, la couverture-affiche bénéficie d’une tolérance très large en matière de citation, comme de nombreux contenus à caractère publicitaire. Elle constitue un objet visuel qui bénéficie à la fois d’un principe de valorisation symbolique conventionnel, mais aussi, pour des raison pragmatiques, d’une augmentation de visibilité exceptionnelle.
La couverture est donc le média par excellence qui sert à distinguer la star. Mais la fabrication d’une icône ne s’arrête pas à l’occupation de ce support. Un examen plus approfondi de la chronologie de l’exposition médiatique de l’actrice [1] Chronologie que l’on peut reconstituer à partir du relevé aimablement fourni sur le site http://leaseydoux.org/ montre que la présence en couverture fonctionne comme la partie émergée d’un considérable travail de création de capital médiatique (2 publications en 2007, 8 en 2008, 14 en 2009, 21 en 2010, 17 en 2011, 16 en 2012, 36 en 2013).
Suivant un schéma classique, l’accueil médiatique initial de Léa Seydoux s’effectue à travers la photo de mode et la presse féminine, dans des magazines comme Jalouse (2007), Vogue Paris, Glamour, Elle France (2008). La réception positive par la critique de son premier rôle-titre, La Belle Personne (Christophe Honoré, 2008), puis sa participation à Inglorious Basterds, film à succès d’un réalisateur célèbre, contribuent à l’augmentation du capital médiatique, quoique de façon indirecte, en l’identifiant comme actrice, et plus seulement comme modèle.
On peut trouver avec l’article de Madame Figaro en novembre 2009, qui lui offre sa première couverture, un exemple de l’hybridation mode/cinéma, par la combinaison d’un entretien exclusif qui la présente déjà comme une « étoile montante », et une série de photographies où elle pose sagement en mannequin. Cette porosité entre presse féminine et magazines culturels mérite d’être soulignée, car elle joue un rôle décisif dans l’émergence du personnage de la star. Contrairement à l’impression généralement véhiculée à propos des féminins, ceux-ci bénéficient à l’évidence d’une crédibilité en matière culturelle qui favorise la constitution de capital médiatique.
La starisation passe également par une qualification explicite. De manière là encore assez typique, c’est le magazine Elle qui exprime pour la première fois en mars 2012, à l’occasion de la sortie des Adieux à la reine (Benoît Jacquot), la précieuse épithète: « Léa Seydoux, une star est née ». L’article d’Anne Diatkine la compare à Romy Schneider, Jean Seberg et Marilyn Monroe.
La présentation du film La Vie d’Adèle à Cannes et l’attribution de la Palme d’or au réalisateur Abdellatif Kechiche et à ses deux actrices, à l’été 2013, représente évidemment une étape majeure du renforcement du personnage, saluée par de nombreuses couvertures et pour la première fois par l’accès à des organes généralistes, comme Télérama, ou à leur suppléments (Obsession, pour Le Nouvel Observateur ou M, pour Le Monde). Cette multiplication éditoriale résulte d’une agrégation de choix opportunistes, les uns effectués à partir de l’identification d’une prosécogénie, les autres par suivisme, l’ensemble constituant un phénomène choral perçu comme un signal cohérent.
Cette hyperprésence comporte un caractère paradoxal, car elle se produit alors même que le public n’a pas encore pu découvrir le film (qui ne sera projeté qu’à partir du 9 octobre 2013). On peut noter que c’est seulement à partir de cette extension que se sont manifestées les réactions négatives face ce qui est perçu comme une surexposition.
Exprimée essentiellement à travers des films d’auteurs, la cinégénie de Léa Seydoux n’a pas encore le caractère grand public de Marilyn ou de Bardot. Or, la star est un personnage populaire. Est-ce cet écart entre un statut annoncé et l’accessibilité de sa filmographie qui explique les réactions satiriques? Quoiqu’il en soit, la multiplication des couvertures comme la diversification des organes porte la marque d’une montée en généralité constitutive de la starisation. La valeur du capital médiatique augmente à proportion de son éloignement du territoire cinématographique. A cet égard, on peut considérer la couverture de la nouvelle édition de Lui en septembre 2013, événement médiatico-mondain largement repris dans la presse, comme une étape-clé du processus, parce qu’elle inscrit la jeune femme dans une généalogie prestigieuse de vedettes, mais aussi parce qu’elle souligne explicitement le caractère sexuel de cette exposition.
Comme l’explique Morin, la star est essentiellement un objet de projections. Ce caractère s’exprime, dans les articles de presse, par un travail de survalorisation symbolique, qui ne porte pas sur des qualités professionnelles, mais sur des propriétés existentielles (Anne Diatkine: « Léa Seydoux parle avec des silences dans la voix. Des silences qu’il est difficile de faire entendre, et il serait dommage qu’elle les perde », Elle). Il se traduit également par un style volontiers exalté, inspiré de la critique d’art (Annick Cojean: « Une cinégénie éclatante: la caméra se met en marche et le personnage devient lumineux, c’est ainsi, question de peau, de regard, de gestuelle, pas seulement. Et surtout, un mystère. », M, Le magazine du Monde).
Mais la star fait surtout l’objet de projections à caractère sexuel. C’est ici que l’iconographie joue son rôle essentiel. D’une part, bien sûr, en accentuant la sensualité d’une belle jeune femme, blonde, aux formes généreuses, dont l’exhibition atteste le caractère émancipé et suggère la disponibilité. Mais aussi en convoquant la généalogie de la star à travers un jeu de référence visuel – comme la couverture de Télérama, citation explicite du personnage de Marilyn.
La couverture de Positif en mars 2012 saluait l’expressivité de l’actrice (voir ci-dessus). Celles de Marie-Claire, de Grazia, d’Obsession, de Télérama ou de Lui, à l’été 2013, consacrent au contraire la féminité provocante de la star. Dans la vision d’Edgar Morin, ces deux personnages ne font qu’un. Pourtant, l’iconographie creuse un écart évident entre la figuration d’une compétence professionnelle spécialisée et l’espace de projection érotique du corps de la star. La représentation de l’actrice comme corps désirable participe de son identification comme star. Sa disponibilité sous forme d’image confirme l’appropriabilité caractéristique du personnage.
Comme un site touristique célèbre, on reconnaît la star plus qu’on ne la connaît, par sa conformité aux règles du genre. L’iconographie récente de Léa Seydoux ne révèle pas grand chose de ses talents d’actrice, mais lui fait jouer un personnage qui cligne de l’oeil en direction de Marilyn ou de Bardot. L’imitation des stars n’est donc pas une forme dévaluée de starisation, mais au contraire un passage obligé vers le site réservé de la divinisation médiatique.
Principaux films:
- 2008 – La Belle Personne, Christophe Honoré
- 2009 – Inglourious Basterds, Quentin Tarantino
- 2010 – Belle Épine, Rebecca Zlotowski
- 2011 – Mission: impossible. Protocole Fantôme, Brad Bird
- 2012 – Les Adieux à la reine, Benoît Jacquot
- 2013 – Grand Central, Rebecca Zlotowski
- 2013 – La Vie d’Adèle, Abdellatif Kechiche
Lire également sur ce blog:
- « Réitération de l’icône« , 06/08/2012
- « Cannes ou la visibilité au carré« , 25/05/2012
- « La couverture, un objet culturel« , par Brit Sas, 22/06/2011
Notes
↑1 | Chronologie que l’on peut reconstituer à partir du relevé aimablement fourni sur le site http://leaseydoux.org/ |
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29 réflexions au sujet de « Léa Seydoux, fabrique d'une icône »
Merci pour l’analyse. C’est toujours amusant de voir que les mécanismes de starification se présentent toujours comme « inédits », alors qu’il n’y a rien de plus rebattu.
Je m’étais amusé il y a quelques mois à faire une petite recherche archéologique de la première apparition du terme « star », dans l’Angleterre des premières décennies du XIXe siècle. La métaphore était beaucoup plus concrète à l’époque : les acteurs étaient tous des astres lumineux, mais certains brillaient d’une magnitude beaucoup plus intense. L’autobiographie d’un acteur publiée en 1807 développe l’idée : « you mean to shine forth like a blazing star, no doubt, and we poor actors, shall appear as your satellites » (Samuel Ryley, The Itinerant, p. 88)
Je soupçonne que le succès de la métaphore est en partie dû à son ambiguïté : elle permettait d’insister à la fois sur le charisme propre à l’acteur (son feu intérieur), et sur sa notoriété (sa luminosité relative dans le ciel médiatique), tout en s’inscrivant dans la série déjà longue de clichés assimilant le monde social au monde astral. Comme souvent, dans les expressions circulantes, plus on joue sur de nombreux tableaux, mieux la perpétuation du concept est assuré…
La démonstration est implacable, le talent de l »actrice, ses compétences professionnelles de comédienne ne jouent qu’à la marge dans le processus de starisation qui est un processus médiatique indépendant des critères purement cinématographiques, comme ton exposé le montre… Cependant, à côté de ce processus de fabrication d’une icône, ne peut-on pas aussi tenir compte du désir réel que manifeste le public à l’égard d’une actrice aux commencements de ce processus ? Ne doit-il pas y avoir obligatoirement une adhésion manifeste du public. La star est toujours fabriquée, certes, mais certaines légendes commencent, avec un certain appui sur la réalité, par une manifestation particulière du public qui élit (plus ou moins spontanément) sa star…
Je pense au cas de Marilyn qui a dû le lancement de sa carrière à quelques apparitions très remarquées par le public dans des rôles secondaires et bien sûr à BB ou plus récemment à Béatrice Dalle lancée par son rôle dans 37, 2 le matin…
Dans le cas de Léa Seydoux (…Fornier de Clausonne, à qui beaucoup de monde a de bonnes raisons de faire des cadeaux et des flatteries), l’imitation de la star ne se distingue-t-elle pas de la star par l’absence manifeste de cette rencontre inaugurale avec le public ? Tu as toi-même souligné dans le cas des Beatles que la visibilté des réactions positives, la mise en scène d’une réception hystérique, était un éléments essentiel de la construction du mythe… Or cette réaction me semble absente dans le récit médiatique actuel… c’est d’un soutien très institutionnel qu’elle bénéficie… Aucun de ses rôles n’a encore donné lieu à ce genre de phénomène qu’on appelle la X-mania… et comme toi, bien que je l’aie vue dans La Belle Personne, je ne l’avais pas remarquée plus qu’une autre…
Peut-être que son rôle dans La vie d’Adèle la fera accéder à ce soutien public, mais compte tenu de ce qui se disait pendant Cannes au sujet de sa collègue Adèle Exarchopoulos, c’est plutôt cette dernière qui a des chances de recevoir les affects du public… c’est elle qui perce l’écran… c’est elle Adèle !
Cette fabrication institutionnelle d’une dimension d’icône précédant la sortie du film ressemble un peu à un tir de barrage … et les réactions d’overdose qui se manifestent plus que les réactions d’admiration (à vue de nez) indiquent peut-être aussi qu’en la matière, le public reste le seul à décider, in fine, de qui est Star et de qui est imitation un peu trop appuyée …
Ce qui me frappe chez Léa Seydoux, c’est l’originalité de son physique. Et je n’ai pas le sentiment que ce soit le cas d’habitude dans les phénomènes de starisation des vedettes. Est-ce que ça expliquerait en partie une fascination des médias pour une actrice avant même qu’elle ne soit réellement devenue connue? Ou est-ce simplement une réaction de photographe?
@ Pierre-Carl Langlais: Sur l’histoire de la notion, j’aime beaucoup l’article de Catherine Authier, « La naissance de la star féminine sous le Second Empire », in Jean Claude Yon (dir.), Les Spectacles sous le Second Empire, Armand Colin, 2010, qui rappelle notamment ce que le culte de l’artiste doit à l’art lyrique.
N’oublions pas non plus que la star prend la relève des « hommes illustres », chefs d’Etats, princes ou généraux, qui ont eux-mêmes repris l’héritage des héros de l’histoire religieuse. Dans cette longue généalogie, il me semble que la star des arts du spectacle inaugure une nouvelle dimension: celle du choix de son héros par le public lui-même…
@ Olivier Beuvelet: Tu as bien sûr raison. Nous sommes à un stade préliminaire de la « fabrique de l’icône », à un moment où nous ne connaissons pas encore véritablement la réponse du public, dont on aura probablement une meilleure idée à partir de la diffusion du film de Kéchiche. Seule son adhésion pourra donner toute son épaisseur au statut revendiqué. Peut-être la couverture de Lui brûle-t-elle les étapes, en tablant sur un désir qui n’est pas encore manifeste. Cela dit, la mise en avant produite par la starisation va également contribuer à modifier notre regard sur la performance de l’actrice. Le processus comprend indéniablement une part de prophétie autoréalisatrice. Surveillons les étapes suivantes…
@ Thierry Dehesdin: Concernant en particulier son visage, ou plutôt l’évolution de ses portraits au fil du temps, j’ai l’impression que le processus de starisation tend à normaliser et à resserrer une gamme d’expressions et de traits plus variés au départ pour favoriser la ressemblance avec le stéréotype de la star. Peux-être peux-tu préciser ton ressenti face à son physique?
Autant c’est facile de voir l’évolution des corps, des modèles de Renoir à Kate Moss par exemple, autant c’est plus compliqué pour les visages.
D’une part, une star, on doit la reconnaître quelque soit la situation où elle est filmée ou photographiée. Deneuve de ce point de vue est stupéfiante. Elle a toujours la tête de Catherine Deneuve. 🙂
Tu as sans doute raison, le processus de starisation « tend à normaliser et à resserrer une gamme d’expressions et de traits plus variés au départ » qui passe probablement par un travail de relooking pour qu’elle ressemble à l’image de ce qu’elle est censée être, mais il y a également des physiques. Quand je réalise des portraits, il y a des sujets qui, si j’appuie 30 fois sur le déclencheur, auront 30 fois la même tête, que je les fasse parler ou non, que j’essaie de les prendre par surprise ou non, et d’autres dont le visage sera différent sur chaque photo. Je viens de la voir dans « Grand Central », elle est très différente dans certains plans sans que cela m’ait semblé être lié au scénario et donc à une volonté de mise en scène qui passerait par le maquillage par exemple.
D’autre part il me semble que les stars féminines ont rarement un visage original. Elles doivent être belles bien entendu, mais d’une beauté banale, consensuelle, en phase avec les critères esthétiques de l’époque. Un peu comme pour les corps, sauf que là je suis bien incapable d’illustrer mon propos totalement subjectif.
Et je ne trouve pas que ce soit pour le moment le cas de Léa Seydoux. Le processus de starisation pourrait effectivement lisser progressivement son image photographique, mais je doute que ce soit le cas dans ses emplois au cinéma.
Tout cela confirme bien une chose : la starification n’a décidément plus rien à voir avec un mérite quelconque. Cette femme n’a prouvé aucun talent d’actrice, du moins aucun talent particulier aux yeux du grand public, qui la connaît infiniment moins par les films dans lesquels elle a tourné que par la presse magazine qui l’a couchée dans ses pages, en lui donnant telle ou telle tonalité. La « star » n’est donc qu’un produit représenté, une Marchandise au sens le plus pur du terme, sans plus pouvoir s’accrocher à aucun mérite artistique de base (actrice douée, chanteuse remarquable, écrivain impressionnant ou encore compositeur inspiré), non non, il suffit de correspondre au « feeling » d’un casteur, exactement comme pour la télé-réalité, dont le paradigme a décidément écrasé tous les autres s’agissant de la génération et de l’entretien de « modèles » et de « stars » aptes pour l’Entertainment. Je m’en voudrais de paraître réactionnaire en déplorant une éventuelle absence de « mérite » : d’abord parce que je n’ai pas remarqué cette actrice, ce qui ne signifie pas qu’elle n’a pas de talent, mais seulement ni plus ni moins de talent que bien des actrices qui végètent de petite troupe locale en petite production amateur… et ensuite parce que le « mérite » est quelque chose d’éminemment subjectif. Je veux dire que la starification ne s’embarrasse plus d’une création, d’une réalisation ou d’une performance préalable, confirmation consternante que nous évoluons dans une vaste télé-réalité, non plus au sens de « reality-show », mais au sens d’un « téléguidage » de nos enthousiasmes et de nos engouements – bien sûr le constat n’est pas neuf. Le marketing, voilà l’entité hétérogène et vicieuse qui tire les ficelles derrière les starlettes artificielles et les icônes éphémères. Je ne connais pas une seule des stars de tous ces « teen-movies » qui semblent terrasser d’extase les plus jeunes de mes contemporains, non pas parce que je serais « largué » ou déjà vieux, mais tout simplement parce que la fabrique à stars a changé de nature en même temps qu’elle a changé de rythme. Produire une star tous les deux mois implique forcément de recourir à des matériaux jetables, bien moins intéressants que les stars qui perçaient l’écran jusque dans les années 80. Et sur un rythme bien plus soutenu, sur lequel viennent se greffer les babils sans fin des émissions de « presse people », les sites web et les blogs de l’industrie de l’éloge et de la société de conversation. La chance de cette Léa Seydoux est peut-être de rester encore parfaitement vierge et inconnue aux yeux d’un public qui s’intéressait aux actrices, elle a ainsi une chance d’échapper au destin de produit commercial que lui promettent ces couvertures insipides et leurs commentaires aussi inaudibles que superlatifs…
Une anecdote un peu à côté, mais amusante : un jour mon grand-père (critique de cinéma à l’époque) se trouvait à une première avec Michelle Morgan. À la sortie, la foule était en délire et l’actrice se sentait mal, elle a vaguement essayé de sortir incognito, mais, surprise, personne ne l’a regardée, les gens n’avaient d’yeux que pour Léon Zitrone. D’où mon grand-père a déduit à l’époque (que je ne saurais dater avec précision) que la télévision faisait désormais les stars. Mais il me semble que la télé sait fabriquer aussi les stars de cinéma.
Ce qui me frappe, c’est la banalité de son physique.
Est-ce cela qui est « original » chez les stars ?
Ou alors, est-ce cela qui fait son « charme » ? … »Léa Seydoux est la fille de Valérie Schlumberger, de la famille Schlumberger et de l’entrepreneur Henri Seydoux et la petite-fille de Jérôme Seydoux, le président de Pathé. » (Wikipedia)
@ Thierry Dehesdin J’avoue avoir un peu de mal à voir ce que le visage, et plus généralement le physique de Léa Seydoux a d’original. Au contraire on peut cocher toutes les cases de la beauté la plus conventionnelle, « non segmentante » selon le vocabulaire pubard . Jeune, blanche (point bonus pour le combo aryen blondeur/yeux bleus toujours aussi apprécié pour vendre des films mais aussi des yaourts ) petit nez retroussé, bouche charnue. Elle a des yeux plutôt petits par rapports aux canons habituels mais à part ça… D’ailleurs elle a fait une, sinon plusieurs pub avant d’être connue.
Après, c’est une actrice correcte, mais effectivement on ne peut qu’être un peu perplexe devant le déferlement d’attention médiatique.
Pauvre Léa, pâle copie d’une Scarlett Johansson le talent en moins les relations en plus. pauvre presse, pauvre chercheurs qui s’en gargarisent.
@Pipotopipotin Je suis bien conscient que cette idée d’un physique différent est totalement subjective.
Mais pour reprendre la référence de Gabriel, il y a une esthétique de la star blonde, de Marylin à Scarlett Johanson, que l’on retrouve dans le cas de Léa Seydoux sur la couverture de Télérama, mais dont on est loin avec la couverture de Jalouse par exemple. Je suppose que c’est ce qu’André Gunthert analyse dans sa phrase « le processus de starisation tend à normaliser et à resserrer une gamme d’expressions et de traits plus variés au départ pour favoriser la ressemblance avec le stéréotype de la star. » Je ne sais donc pas si mon sentiment est simplement lié au fait que l’on n’est pour l’instant qu’au début du processus et si je continuerai à percevoir cette originalité dans quelques années.
Par ailleurs ce serait intéressant de savoir comment ce processus c’est élaboré. Est-ce au départ un effet d’imitation entre les supports de presse avec l’aimable complicité de l’actrice, ou le résultat d’une stratégie conduite par l’actrice ou son agent pour vendre cette image aux médias?
@ ssqtch: Morin notait déjà: « La star a toutes les vertus du produit de série adapté au marché mondial, commele chewing-gum, le Frigidaire, la lessive, le rasoir, etc. (…) En outre, la star-marchandise ne s’use ni ne dépérit à la consommation. La multiplication de ses images, loin de l’altérer, augmente sa valeur, la rend plus désirable » (Les Stars, p. 100).
Il convient de rappeler que Marilyn ou Bardot se sont également fait remarquer d’abord par l’intermédiaire de la photo et de la presse, avant de gagner leurs galons d’actrices. Ces éléments de comparaison ne disqualifient donc nullement Léa Seydoux, à ce stade précoce de starisation.
Dans It’s so French (Chicago Press, 2007), Vanessa Schwartz décrit avec précision le processus de starisation de Bardot (dont on peut par ailleurs discuter le talent de comédienne). Elle l’analyse comme un processus industriel, essentiellement lié au projet d’exportation de films français aux Etats-Unis. Le « mérite » paraît n’être qu’un facteur très accessoire d’un phénomène qui est encore une fois moins filmique que médiatique.
@ Thierry Dehesdin: L’évolution des couvertures, telle qu’on peut l’apercevoir à partir du relevé proposé ci-dessus, montre que, dans ce cas comme dans d’autres, les options iconographiques relèvent pour l’essentiel des choix de récit des organes considérés. L’actrice doit évidemment consentir à endosser ce rôle, mais n’est-ce pas précisément son métier?
C’est vrai qu’elle est discrète dans certaines de ses premières apparitions, mais sa puissance, son magnétisme dans Belle épine sont incontestables, peut-être également grâce au travail pointu de R. Zlotowski.
c’est dommage que règne toujours la suspicion du piston – dans un milieu, on le sait, ravagé par le phénomène, on devrait aussi pouvoir oublier sa famille lorsqu’elle prouve effectivement qu’elle mérite d’être là.
Le parallèle avec Scarlett Johansson est juste (même si l’accusation de contrefaçon est stupide) : ce sont deux actrices remarquées pour leur sobriété, leur discrétion et leur naturel, progressivement normalisées par le processus de starification.
M. Gunthert : merci pour vos précisions. En effet, je me rends compte avec votre comparaison sur Marilyn ou Brigitte Bardot, surtout Brigitte Bardot, que mon point de vue sur leur parcours est conçu a posteriori, après deux longues carrières établies, et que comme vous le faites remarquer, leur propre starisation relevait déjà d’une marchandisation, à finalité industrielle et financière. Vous avez totalement raison du reste, nous parlons ici de phénomènes médiatiques, et non cinématographiques ou artistiques. Il me semble juste que le rythme (de starification) s’accélère tous azimuts, sans qu’on gagne en variété ce qu’on perd en profondeur.
@ François. Si cette jeune personne était premier violon il y aurait moins de place pour le doute (c’est pas de moi). Quant à la « contrefaçon », je vois pas de quoi vous parlez et me permets de vous faire remarquer benoîtement que le façonnage d’images et autre iconique est justement le thème du blog en général et de l’article en particulier.
Que de bruit pour rien,
Seydoux fait partie de la famille possédant une des plus grosse entreprise de diffusion et de production cinématographique : Pathé.
Son exposition ne montre qu’une chose : l’endogamie du monde du cinéma et à plus grande échelle des élites occidentales.
Malgré un talent inexistant, une incapacité à faire vivre la pellicule, Léa obtient des rôles dans les plus grandes productions américaines (à la manière d’un placement produit) et des couvertures dans plusieurs magazines.
Merci Papy.
Cette personne est à ranger au même rayon qu’un Jean Sarkozy. Seule la survivance sous perfusion des médias peut expliquer une exposition sans relation avec un quelconque talent.
Lea Seydoux, symbole du vide abyssal d’humanité portée par nos dirigeants.
Comme je le précise ci-dessus, je n’ai pas encore vu Léa Seydoux dans ses œuvres. Je me garderai donc bien d’un quelconque jugement sur son talent. Par le paradoxe de disserter sur la starisation de LS sans avoir la moindre connaissance de ses qualités d’interprète, je souhaitais précisément souligner à quel point il s’agit d’un phénomène distinct de la performance artistique. Ceux qui mettent en avant le talent de l’actrice tout comme ceux qui le lui dénient n’apportent donc guère d’arguments à la discussion, qui porte sur un processus médiatique et non pas cinématographique.
A vrai dire, c’est tout l’intérêt du cas Léa Seydoux aujourd’hui. Mon ignorance rejoint celle d’une majorité de Français, qui n’ont pas encore découvert ses films, alors même que sa désignation comme star a déjà démarré – un peu trop tôt, en quelque sorte… Ce qui explique l’incompréhension suscitée par la réclamation d’un statut qui suppose une appropriation populaire… Ce qui permet surtout de mieux comprendre la nature de mécanismes généralement confondus avec ceux du cinéma.
A Bertrand Keller : merci. Il n’y a rien d’autre à dire sur cette fille. Des dizaines d’autres filles ont sans doute le même physique et sont sans doute aussi incapables qu’elle de faire du théâtre. Elles ne feront pourtant pas de cinéma, à cause de papa qui travaille dans autre chose….
Suite de l’analyse realtime de la starisation (ou pas) de Léa Seydoux. Au moment décisif que constitue la semaine précédant la sortie du film de Kéchiche, on peut constater une remarquable absence de l’actrice des couvertures de magazine (encore accentuée par le choix de Libé de consacrer sa Une du week-end du 5 octobre à Adèle Exarchopoulos, avec un beau portrait d’actrice expressive non-starisée…).
Pas plus les journaux cinéma que les féminins n’ont retenu l’image de la jeune comédienne, éclipsée par Leonardo Di Caprio (Première), Michael Douglas (Studio) ou Cécilia Attias (Elle) pour les numéros de ce début d’octobre. Il n’y a que le magazine Psychologies, visiblement un peu en décalage, pour lui faire l’honneur d’une couverture (merci à Audrey pour son signalement). A l’évidence, il s’agit d’un loupé dans la marche vers le paradis des stars. Le moment qui aurait enfin dû être celui de la consécration publique a été pollué par la polémique avec le réalisateur sur les conditions de tournage. Mais on peut aussi se demander si plusieurs rédactions n’ont pas été échaudées par la réception très négative qui a accueilli la surexposition de l’été. Le Gorafi a-t-il tué dans l’oeuf la starisation de Léa Séydoux? Réponse dans les prochains mois…
Je suis atterrée par certaines choses que je viens de lire !
Qu’est ce que c’est que ces minables remarques ???
Mais quel est l’intérêt d’être aussi méchant ?
Commencez par aller voir les films où joue cette actrice avant de la juger ! Elle accroche la lumière, elle a quelque chose cette fille, un petit plus. Et je pense qu’elle a une grande carrière devant elle.
Vous qui parlez de Marilyn Monroe ou Brigitte Bardot, c’est des gens comme vous, qui parviennent à les détruire et les faire fuir.
Rabaisser tout ça au « piston » que c’est minable de votre part !
Il n’y a aucun intérêt à « être aussi méchant ». Ceux qui s’expriment négativement (ce qui n’est pas mon cas: je ne prends pas position) sont ceux qui réagissent à ce qu’ils estiment être une surexposition, soit parce qu’ils jugent le talent de Léa inférieur à celui que traduit sa promotion, soit parce qu’ils n’ont pas encore vu ses films, ce qui n’est pas tout à fait anormal, puisqu’il s’agit principalement de cinéma d’auteur et que le film le plus signalé n’est pas encore sorti (je note toutefois que parmi ceux qui ont pu le visionner, nombreux font état d’une préférence pour le jeu d’Adèle Exarchopoulos: http://leplus.nouvelobs.com/contribution/949906-la-vie-d-adele-de-kechiche-le-film-est-tres-beau-mais-peut-etre-un-peu-long.html )
Le problème intéressant, en termes médiatiques, que pose le processus de starisation de LS, est celui d’avoir démarré un peu trop tôt, en décalage avec l’accessibilité grand public de son œuvre. L’absence aujourd’hui de l’actrice des couvertures est une confirmation de ce problème.
Il semblerait que l’agent de Léa Seydoux ait choisi de promouvoir sa cliente en coïncidence avec la sortie de Grand central, en jouant sur l’attente de La vie d’Adèle, plutôt que de miser sur le moment de la sortie de ce dernier film… et la raison nous en est probablement donnée par la Une de Libé WE, qui nous montre Adèle Exarchopoulos, justement, dans la posture de son personnage, hautement désirable selon la Une, distinguée par la qualité de son incarnation d’un rôle dont elle ne sort pas pour la photo, plus que dans la posture de la Star comme ce fut le cas pour Léa Seydoux en septembre …
En tant que film présenté comme un moment « fort » d’émotion cinématographique, arrivant avec son aura d’événements violents, conflictuels, émotionnels, La vie d’Adèle est destiné à faire événement… et Adèle, l’héroïne éponyme, à être le catalyseur de cet événement, et l’attrait essentiel, la nouveauté, du film… Ainsi, la reconnaissance par la presse institutionnelle non spécialisée, Libé, nous indique que nous ne sommes pas devant une fabrication glamour de Star mais devant un sujet de société, ce qui est peut-être la meilleure manière d’inscrire une actrice et son rôle dans les discussions quotidiennes…
Il semblerait qu’avant la fabrication glamour par les unes de magazines, l’étape du phénomène sociétal soit nécessaire, l’adoubement par la presse « non promotionnelle » indispensable, d’autant qu’elle permet au public de se sentir libre de (re)choisir son idole… On en voit le début, Libé annonce un phénomène pas encore une star, c’est plus sage…
L’agent de Léa Seydoux a probablement voulu griller la priorité et anticiper sur la médiatisation du personnage d’Adèle qui a déjà éclipsé Léa Seydoux à Cannes et commence à en faire de même aujourd’hui… mais c’était mettre la charue avant les boeufs, le temps de Léa Seydoux viendra peut-être, mais il faut qu’elle trouve un rôle pour ça … le personnage fait la Star !
ps : rien de méchant ici, mais juste une tentative d’analyse du phénomène, on ne parle que de la dimension médiatique des personnes …
Olivier ne penses-tu pas que lorsque le personnage fait la star, ça devient un piège pour l’actrice qui se retrouve alors plus ou moins condamnée à rejouer en permanence dans tous ses films ce personnage qu’elle est supposée être dans la vie réelle?
Si mon hypothèse est juste, ce serait la limite du début de starisation de Léa Seydoux qui copie des stéréotypes visuels pré-existants (principalement Marylin) au travers des unes des médias, mais qui n’existe pas encore en tant que personnage autonome dont la vie se déroulerait autant au travers de sa cinématographie que des échos des médias.
En ce qui concerne la « méchanceté », je ne sais pas si cela a toujours existé, mais je suis frappé, lorsque je tombe sur des journaux people, du choix des photos et de l’agressivité des légendes qui vont souligner, avec « méchanceté », une prise de poids, des vêtements supposés être à l’inverse de ce que l’on attendrait d’une star, des bourrelets, des conduites addictives les transformant en épaves etc.
Ces journaux n’ont d’autre objet que de nourrir le culte des stars, mais au lieu de les décrire comme des étoiles inaccessibles, ils leurs reprochent, de façon très agressive, de ressembler à leurs lecteurs. Qui manifestement y trouvent leur compte.
Par contre ce qui est en train de se construire avec une grande efficacité c’est la légende du film de Abdellatif Kechiche. Un peu comme si tout le reste, les polémiques avec les techniciens, les acteurs, les lesbiennes, l’auteur de la BD qui a inspiré le scénario ou le début de starisation de Léa Seydoux n’étaient que les briques qui permettaient de bâtir cette légende.
L’agent de Léa Seydoux (ou Léa elle-même), c’est une chose, mais ça me paraîtrait une erreur de ne pas reconnaître le rôle des éditeurs, à coup sûr déterminant pour ce qui est du choix des couvertures « star-like ».
J’ai lu récemment l’intéressant Brigitte Bardot de Ginette Vincendeau (BFI, 2013), qui rappelle que « she was also the subject of unprecedented hostility »… Tout ce que nous voyons ici n’a donc rien de particulièrement nouveau. Comme le statut d’un film, celui d’une star est le résultat d’un travail d’évaluation collectif qui s’apparente à la sociologie des controverses (qui se résoud lorsqu’un consensus est accepté par une majorité d’acteurs). Léa n’est pas encore une star, ce que nous observons est la fabrique de l’icône…
@Thierry Dehesdin,
Je ne sais pas si le personnage est un piège, mais c’est le meilleur moyen de mettre la Star sur orbite, c’est à dire d’établir une relation de projection-identification ou une relation d’amour avec le public… Je ne considère pas ici la proximité ou la distance entre un personnage et la personne réelle du comédien, mais plutôt la manière dont le spectateur s’attache à l’être mi fictif mi réel qu’il voit vivre à l’écran… il me semble que c’est le premier pas dans la fabrication de l’icône, le second venant du recyclage de ce corps dans la posture « Star-like » pour nouer les deux persona dans une seule et même image…
Bien sûr, sur le rôle et surtout son succès peuvent perturber le comédien sur le plan psychologique, phénomène de fixation narcissique, mais c’est un point qui intéresse la psychologie plus que la sociologie.
@André,
Oui, mais je me demande aussi si le rôle de l’éditeur n’est pas, dans ce cas, en relation avec le pouvoir des agents ou de l’actrice… L’anomalie, pour ne pas dire l’erreur grossière, de la promo prématurée de Léa Seydoux me semble ne trouver une explication rationnelle que dans la prise en compte du pouvoir de son nom sur le cinéma national… Cette promo pourrait s’apprenter à une courbette faite juste avant le déferlement de louanges adressées à sa collègue qui elle semble prendre le bon chemin …
D’ailleurs ça commence : « Dans « La vie d’Adèle », l’actrice qui crève l’écran n’est pas celle que l’on croit >> http://bit.ly/198Kg0v via lePlus » titre Le NouvelObs.com dans sa vignette FB…
Je ne sais pas trop (mais c’est la palme d’or 2013, c’est donc du cinéma, et donc c’est dans la revue positif en une) (et c’est dans les cahiers du cinéma en une aussi) (et en première page du monde ce mardi, un éditorial) mais la sortie est tout de même bien là… Pour les actrices, elles sont à l’image aussi (sauf dans le monde -page intérieure n&b) (la procédure qui transforme une actrice – une comédienne- en star (une étoile du cinéma, comme il se doit sur le boulevard d’Hollywood (le sentier de la gloire)(la promenade de la renommée – avant les trompettes) demande, il me semble, au minimum un peu de temps…
Avec sa Nomination au César de la meilleure actrice. Lea Seydoux – La « Scarlett Johansson » francaise!!! ©Davinfa
so much hate against Seydoux but there is a chance she’ll be nominated for an Academy Award
« Adèle Exarchopoulos a été nommé meilleure actrice 2013 par les critiques de Los Angeles, ex-aequo avec Cate Blanchett dans le « Blue Jasmine » de Woody Allen. Cette distinction permet de croire que la très jeune actrice puisse être nommée dans la catégorie meilleure actrice aux Oscars… »
http://lewesternculturel.blogs.courrierinternational.com/archive/2013/12/08/adele-sacree-a-los-angeles-49431.html
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