Les chercheurs en études visuelles peuvent faire face à des situations où la reproduction de documents doit s’effectuer à main levée. Il importe dans ce cas de disposer d’un appareil d’une sensibilité suffisante pour opérer à vitesse élevée et d’éviter les sources de lumière directe, qui produisent des reflets. Mais il est rare de pouvoir réaliser dans ces conditions des copies qui ne présentent pas un défaut de géométrie et un faible contraste (voir ci-dessus, à gauche).
On peut remédier de manière simple à ces défauts sous Photoshop. Le parallélisme est restitué en recadrant l’image avec l’option « Perspective » cochée, puis en adaptant la coupe aux angles (voir ci-dessous, à gauche). Le logiciel redresse ensuite automatiquement l’image. On peut souvent améliorer le contraste en activant la correction automatique des niveaux (ou en alignant les flèches extérieures avec les limites de l’histogramme – voir ci-dessous, à droite). Au besoin, on ajoutera un filtre d’accentuation pour améliorer la netteté. Grâce à ces trois opérations, il est généralement possible de rendre en quelques secondes un aspect présentable à des reproductions expéditives.
- Illustration: Daniel Billon, couverture de Radar, 2 décembre 1960.
9 réflexions au sujet de « Améliorer les reproductions à main levée grâce à Photoshop »
Notez que ce type de manipulations est aussi possible avec le logiciel Libre GIMP, disponible gratuitement pour toutes plateformes. Ça ne fait jamais de mal de le signaler !
Absolument! Merci du complément.
Et pour corriger dans la foulée la balance des couleurs http://blog.dehesdin.com/fiches-pratiques-concernant-le-post-traitement/debuter-avec-photoshop-modifier-la-densite-le-contraste-lequilibre-des-couleurs/
Sur Photoshop malheureusement.
Ah merci mille fois ! mes magazines sont toujours de travers ^-^
Cette proposition est à mon avis dangereuse, car elle masque le problème initial : les conditions de la prise de vue.
Ainsi, le résultat sera peut-être séduisant à l’image, droit, aligné, net, avec de beaux contrastes, des blancs bien blancs, etc., mais potentiellement très loin de l’original. Or on parle de « reproduction », non ?
Quelques problèmes en amont :
– Quel bord sert à l’alignement (les documents sont parfois vrillés) ?
– Comment régler sa balance des blancs ? Comment vous assurez qu’il n’y a pas dans la pièce plusieurs sources de lumière qui se parasitent ? Quelle référence prenez-vous pour préserver la couleur du papier (couleur que vous aurez oubliée en rentrant au labo) ?
– Quelle référence de contraste ? (Certaines impressions sont délavées et doivent le rester !)
– Quelle mesure pour s’assurer que l’éclairage est suffisamment diffus ?
Pour l’heure je ne fais que souligner les problèmes… et plein de solutions existent. Mais ces mesures sont toutes en amont d’une quelconque retouche qui doit toujours être raisonnée.
Ce billet en appelle une série d’autres !
Il s’agit simplement d’adapter le dispositif à ses ambitions (ou l’inverse).
Je ne pense pas qu’en donnant ces conseils André Gunthert imagine que les chercheurs en études visuelles qui effectuent des reproductions à main levée, les destinent à être reproduite en grand format dans un ouvrage de référence avec une parfaite reproduction des couleurs. Dans ce cas, il faut effectivement utiliser un statif pour fixer l’appareil, un niveau à bulle pour contrôler le parallélisme et deux sources de lumières équilibrées et à 45° pour éviter les reflets. Et j’ajouterai même, tant qu’à faire, trouver un budget et un professionnel pour s’assurer du résultat. 🙂
Maintenant ce n’est pas parce que l’on réalise un document avec les moyens disponibles pour garder une trace ou avoir une image de référence pour une communication, qu’il faille s’interdire l’utilisation de Photoshop, ne serait-ce que par respect du lecteur.
Et lorsque c’est le seul document disponible parce que l’original qui a été reproduit a disparu, c’est un bon point de départ pour améliorer la prise de vue quelle qu’en soit l’utilisation finale.
Je trouve le billet intéressant et j’aurais dû le souligner avant tout commentaire. Je l’ai sans doute trouvé trop bref et j’en voulais plus… Comme je le disais, il serait à poursuivre par une série d’autres. Nos commentaires en sont une esquisse possible. Le sujet est passionnant !
Je suis d’accord avec vous Thierry pour adapter l’ambition, mais dans ce cas c’est justement le terme « image de référence » que je réfute.
Je suis moi-même un grand « amateur » de la retouche et du trucage, mais de cette expérience j’en conclue que ce n’est pas là que ça se joue ou alors que cette retouche doit se baser sur des informations prélevées au moment de la photo.
Je pense que respecter le lecteur, ce n’est pas flatter son œil, ce n’est pas non plus perdre en correction ce que l’on avait dans les mains, mais assurer le lien à l’original.
Pour conclure, je propose une des solutions possibles sur ce même dispositif, qui consiste à photographier en lieu et place du document (avant) une feuille blanche qui permettra de garder une trace de l’exposition et de compenser la reproduction (zones plus ou moins claires) lors de la retouche. Faire des réglages manuels sur cette même feuille de l’appareil permettra aussi une bonne balance des couleurs et de préserver les contrastes… Une équerre à côté du document permettra également de connaitre les bonnes perspectives tout en préservant l’homothétie.
Merci pour ces conseils bienvenus. Toutefois, la discussion d’une pratique de reproduction doit être rapportée à ses finalités. La possibilité apportée par les appareils photo numériques ou les scanners de reproduire facilement et pour un coût réduit des documents divers a considérablement modifié les conditions d’exercice des études visuelles. Si ces outils ont permis d’accroître la documentation visuelle, qui est à la base du travail des chercheurs, ceux-ci n’ont en revanche jamais bénéficié de formations en matière photographique, et l’on peut constater en lisant Culture Visuelle le caractère souvent sommaire des pratiques de reproduction.
Comme l’a bien compris Thierry, mes remarques ne visent nullement un usage éditorial classique, mais plus simplement l’amélioration de la présentation de cette documentation, par l’intermédiaire de powerpoints, de fichiers pdf, voire de billets de blog, afin d’obtenir une meilleure lisibilité pour le public le plus directement concerné. Il faut avoir assisté à des projections où l’on essaie péniblement de discerner le détail d’un document trop petit, sombre et mal reproduit, pour comprendre que ces corrections modestes contribueraient déjà beaucoup au confort de lecture des chercheurs et des étudiants.
Dans ma propre pratique, la reproduction à main levée s’impose dès lors que la taille du document excède le format A4+ de mon scanner (ce qui est le cas de Radar), ou plus simplement lorsqu’il me faut copier en vitesse pour mon séminaire une trentaine de documents de tailles diverses deux heures avant le cours. A l’usage, je constate qu’il est rare que je refasse une reproduction, même mal exécutée. A partir du moment où il est disponible, c’est cet exemplaire qui servira. La pratique des corrections simples et rapides que sont la rectification de la géométrie et des niveaux est d’un grand secours pour cette pratique documentaire au quotidien dont les conditions sont toujours celles de l’urgence.
Merci de ces petits conseils très pratiques! Travaillant sur l’album pour enfants, je suis souvent confrontée à la nécessité de retoucher des photographies prises à main levée dans de mauvaises conditions de lumière: parce que j’ai fait une « campagne » de photographie dans une bibliothèque éloignée, où je n’ai pas l’occasion de retourner, parce qu’un particulier m’accorde la permission de photographier une partie de sa collection personnelle, ou parce que la veille d’un cours la nuit est déjà en train de tomber quand je prépare mon diaporama… Ces « trucs » de retouche, s’ils ne remplacent pas une formation à la prise de vue et à la retouche soignée, sont un véritable coup de pouce pour ma pratique de recherche et d’enseignement!
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