Jeudi 10 juin 2010, INHA, salle Walter Benjamin, 2 rue Vivienne, 75002 Paris.
Matinée, 9h30-12h30
- François Brunet (Paris 7), « La peinture américaine et les mécaniques de transfert: l’invention de l’image »
Le « cas » Samuel Morse, où se rencontrent peinture, télégraphie et daguerréotype, doit être resitué dans l’histoire des liens entre peinture et mécanique aux Etats-Unis, et dans le remarquable déploiement de pratiques de transfert et de reproduction d’images qui caractérise la période révolutionnaire (1775-1815) — celle de l’enfance de Morse. Cette revue aboutira à une hypothèse sur la formation précoce aux Etats-Unis de « l’image » moderne, entendue non pas simplement comme « copie » (selon le mot de Tocqueville) mais comme relève de la logique de la représentation par celle de la production et de l’échange.
- Paul-Louis Roubert (Paris 8), « Du diorama au daguerréotype: quel modèle d’exactitude pour l’art du XIX° siècle ? «
L’historiographie classique établit une généalogie entre diorama et daguerréotype à partir de la question de l’illusionnisme. Pourtant le modèle de transparence imposé par la photographie au XIXe siècle excède la question de la seule illusion, au profit d’un renouvellement des standards de figuration. Le daguerréotype n’est pas le fruit nouveau de l’artifice, il est l’image même de l’exactitude.
- Jean-Philippe Antoine (Paris 8), « Morse et la logique des Panoramas : reproduction et transport »
Autant ou plus qu’à la peinture d’histoire, les grands tableaux de Morse empruntent aux panoramas contemporains. Ces œuvres elles-
mêmes mobiles transportent par la reproduction des lieux exotiques ou historiques pour en faire un spectacle urbain. Mais que devient cette
logique, lorsqu’elle s’applique aux nouveaux lieux publics de la démocratie (représentation nationale, musée), et présente des instants
quelconques?
Après-midi, 14h30-17h30
- Jean-Louis Boissier (Paris 8), « Le code Morse et Internet »
S’il est légitime de voir dans le code Morse une origine de la codification sur laquelle se fondent les processeurs numériques et, plus encore, l’enregistrement, la transmission et la mise en réseau des informations et des opérations, on peut aujourd’hui observer Internet et les réseaux sociaux comme des lieux d’une archéologie du Morse.
- Jeff Guess (Ecole nationale supérieure d’Arts, Paris/Cergy), « Ekphrastic Objects »
Quelques énoncés sur l’image, le langage et la rencontre Samuel Finley Breese Morse / Louis Jacques Mandé Daguerre. Tentative de transmission d’informations par l’électricité, où la nature se reproduira d’elle-même. Traduction simultanée.