Culture Visuelle, média social de recherche, a été créée en novembre 2009 sous ma direction par l’équipe du Laboratoire d’histoire visuelle contemporaine de l’EHESS (Lhivic), sur la base d’une plate-forme multiblog WordPress 3 [1] Le développement informatique a été assuré par 22mars, entreprise spécialisée dans les médias sociaux, grâce à un financement ANR. Cette option permet de bénéficier d’un outil à la fois techniquement performant, largement ouvert aux interactions avec l’environnement web, mais aussi simple d’usage et accessible aux débutants sans formation préalable.
Plutôt que de reproduire en ligne le format classique de la revue peer-reviewed, l’usage mutualisé d’une ferme de blogs permet de proposer une publication collaborative, sur un modèle inspiré des Comptes rendus de l’Académie des sciences, qui vise à développer la recherche en train de se faire. Le projet est principalement caractérisé par: l’offre d’un espace de publication spécialement dédié au multimédia; l’édition agrégée des billets sous la forme d’un journal thématique; la culture de la conversation en ligne comme support de la recherche.
Pleinement opérationnelle depuis mai 2010, la plate-forme compte deux ans plus tard 157 blogs et 507 utilisateurs inscrits (dont 80 membres de l’édition), principalement des spécialistes des médias, du visuel ou de l’histoire de l’art, mais aussi des sociologues, des médiévistes ou des anthropologues. Elle réunit chercheurs et étudiants mais aussi, en moindre proportion, professionnels ou artistes. Depuis sa création, Culture Visuelle a publié un total de 2700 billets, dont 1500 billets sélectionnés, et 10.000 commentaires. La fréquentation de la plate-forme est estimée à environ 90.000 vues/mois.
Un espace de publication adapté au multimédia
Avec la démocratisation sans précédent des ressources multimédias, un fossé s’est creusé entre les outils de publication classiques et les pratiques de l’enseignement et de la recherche. Culture Visuelle s’est donné pour premier objectif d’offrir un espace de publication adapté à la gestion de toutes les sources multimédia – son, image fixe ou animée, mais aussi diaporama, PDF et tout autre ressource qui pourrait être nécessaire aux besoins de ses membres.
Publier un équivalent du matériel utilisable en cours exige de pouvoir répondre à des conditions précises, en termes de simplicité d’usage, de confort de lecture ou de sécurité juridique. La plate-forme répond à ces besoins par une maquette spécialement adaptée, un serveur puissant et la capacité de restreindre l’accès aux images sans prohiber la lecture du texte. La maquette a été développée pour proposer le meilleur compromis en termes de format, avec une largeur de colonne de 695 pixels, ce qui permet une visualisation confortable d’une image, tout en conservant une bonne rapidité d’affichage. Les nombreuses possibilités de mise en page et de mobilisation des contenus multimédias représentent un saut qualitatif sans équivalent dans l’univers des publications académiques.
Ce confort de gestion encourage la publication d’iconographies développées. La démonstration de l’efficacité du service rendu est notamment fournie par la republication d’articles déjà parus, que leur mise en ligne permet d’accompagner d’une illustration plus complète.
La possibilité d’une large mobilisation des sources multimédia favorise également l’analyse de cas, la constitution de corpus, voire le déploiement d’enquêtes visuelles participatives. L’étude en temps réel des mèmes ou le rassemblement d’iconographies critiques font partie des apports typiques de la plate-forme. De la même façon que l’usage du Powerpoint et la facilité d’accès aux sources visuelles, en multipliant les documents étudiés, modifie progressivement les approches, le blog s’avère un excellent compagnon des études multimédia et encourage l’expérimentation sous toutes ses formes : montage et associations d’images, analyse d’effets de composition signifiants, reconstitution de modifications par test et comparaison, etc.
Un des obstacles majeurs à l’usage des outils publics en ligne pour les universitaires réside dans l’incertitude sur ce qu’il est permis de publier, dans le domaine de la citation des contenus audiovisuels comme de la pré- ou postpublication de ses propres travaux. Le flou savamment entretenu par les éditeurs, les musées ou les gestionnaires de droits accentue une impression d’insécurité juridique décourageante. Il existe un obstacle spécifique à la citation des contenus multimédias, qui ne bénéficient pas de l’exception de citation prévue pour les textes, ni de l’exception pédagogique, limitée en principe au cadre de la salle de cours.
Or, la citation est un outil fondamental de la recherche analytique en sciences sociales : pour pouvoir décrire, commenter ou critiquer un contenu, la première condition est que celui-ci soit mobilisable. Une condition parfaitement remplie pour le texte – seul matériau externe auquel s’appliquait la recherche savante en 1887, au moment de l’élaboration de la convention de Berne, qui règlait l’organisation de la propriété intellectuelle. La citation est alors définie comme une exception au monopole d’exploitation des droits conférés par la propriété intellectuelle, et n’est admise qu’à la condition de se présenter sous la forme de courts extraits (article L 122-5 du Code de la propriété intellectuelle).
Cette condition ne peut s’appliquer aux œuvres brèves que sont les images fixes (mais aussi aux poèmes, chansons, haïkus, clips, etc.). A défaut, toute mobilisation d’extraits doit passer par une demande d’autorisation, et le cas échéant par le paiement d’un droit d’usage. Cette clause rend évidemment problématique la critique des contenus mobilisés et contredit les exigences élémentaires de l’analyse scientifique.
La définition de la citation par la brièveté crée de fait deux types de science: la science des œuvres longues, qui peut être réalisée en toute indépendance, et celle des œuvres brèves, qui nécessite l’accord des ayants-droits. Cette « science autorisée » est paradoxale et incompréhensible à une époque où les contenus multimédias sont devenus un véhicule omniprésent de la culture, et où tout un chacun revendique la nécessité d’une « éducation à l’image ». Cette situation permet non seulement à un éditeur de refuser la réédition d’une image comme le portrait retouché d’O. J. Simpson (publié par Time en couverture de son édition du 27 juin 1994), mais aussi d’intenter un procès au chercheur qui aurait outrepassé cette interdiction. Personne, à commencer par les grands médias, ne peut respecter à la lettre de telles dispositions: la diffusion des photographies d’Abou Ghraib a par exemple été effectuée sans tenir aucun compte de ces contraintes.
L’un des ressorts du projet Culture Visuelle a été d’exploiter l’introduction par la loi DADVSI de l’exception de citation pédagogique, lorsque les contenus sont mobilisés «à des fins exclusives d’illustration dans le cadre de l’enseignement et de la recherche», et que cette utilisation «ne donne lieu à aucune exploitation commerciale» (article L 122-5, 3e, alinéa e). Cette possibilité ne peut être exploitée en dehors du lieu académique que par l’édition en ligne, qui peut seule proposer un accès gratuit aux contenus.
En se conformant à ses dispositions, notamment par l’inscription contrôlée de ses adhérents, et grâce à une fonctionnalité spécialement développée, appelée cachimage, qui permet de réserver la consultation des contenus audiovisuels aux seuls membres de la communauté, Culture Visuelle peut proposer un environnement correspondant aux requisits légaux. Sous cachimage, le contenu iconographique d’un billet est placé dans un état équivalent à un intranet à accès contrôlé, tout en préservant l’accessibilité du texte en lecture et son indexabilité pour les moteurs de recherche [2]Cf. Lionel Maurel, « Sortir la recherche visuelle de l’impasse des exceptions au droit d’auteur« , S.I.Lex, 1er septembre 2011.. Mais cette fonction est restée une possibilité théorique et n’a pour l’instant jamais été utilisée.
Inspiré de la pratique des blogs, l’usage constaté sur Culture Visuelle correspond à une extension de l’exception de citation aux œuvres brèves. Il ne s’agit pas d’une appropriation sauvage: la citation est constituée par l’identification de la source et surtout par la motivation de la mobilisation. Pour illustrer un de mes articles, il m’est arrivé d’utiliser une reproduction d’une bande dessinée de Boulet à titre décoratif [3]Voir les commentaires de mon article : « L’œuvre d’art à l’ère de son appropriabilité numérique« , 14 novembre 2011.. Dans un commentaire, l’auteur a estimé à juste titre que l’usage de son œuvre n’était pas justifié dans le corps du billet, ce qui m’a conduit à retirer l’image. En revanche, un autre article a été consacré à discuter une planche du même auteur, qui est à nouveau intervenu en commentaire, sans s’opposer cette fois à la copie d’extraits. Cet exemple démontre l’applicabilité des règles de la citation en dehors de la condition de brièveté, ce qui permet de l’étendre aux images. Une expérimentation de ce type est un apport dont seules peuvent pour l’instant se targuer les expérimentations éditoriales des Digital Humanities.
Le séminaire augmenté
Appuyée sur une expérience préalable de plusieurs années menée au sein du blog Actualités de la recherche en histoire visuelle [4] Actualités de la recherche en histoire visuelle (2005-2009), . Voir mon article « Why blog ?« , in Marin Dacos (dir.), Read/Write Book, Marseille, OpenEdition Press, 2010, p. 161-171., Culture Visuelle propose un ensemble de points de repère qui font système: l’unité de base du blog, qui restitue à l’auteur-chercheur le rôle fondamental de propulseur, le format rédactionnel de la note, qui permet de donner une forme publique aux premiers stades de la recherche, la gestion communautaire, qui transforme la publication isolée en véritable activité de laboratoire.
Pour actualiser ce projet, j’ai retenu un principe d’agrégation inspiré des médias sociaux: un logiciel de syndication réunit en un seul flux les billets publiés par les blogueurs participants à l’édition. Ce flux est soumis à une sélection quotidienne par un comité éditorial d’une quinzaine de personnes [5]Le comité éditorial de Culture Visuelle est composé de Lorraine Audric, Gil Bartholeyns, Raphaële Bertho, Rémy Besson, Pierre-Olivier Dittmar, Gaby David, Alexie Geers, André Gunthert, … Continue reading, qui en retient en moyenne 55% et attribue à tous les contenus publiés une série de mots-clés.
La participation à la publication collective passe par l’usage de catégories mutualisées. Chaque billet comportant au moins l’une de ces catégories est dupliqué sur une page commune qui permet son indexation et son édition. Il est soumis à l’appréciation du comité éditorial, qui effectue une sélection à deux niveaux affichée en page d’accueil (soit en sélection simple, par option positive d’un membre du comité, soit en Une, par délibération et vote majoritaire de l’ensemble du comité). Un billet ne comportant aucune des rubriques mutualisées ne sera pas agrégé en page commune, mais restera accessible et indexable par les moteurs de recherche externes.
Ce principe permet à la fois de préserver l’indépendance de chaque blogueur et de proposer un contenu structuré. Tout en assurant le contrôle et l’archivage de la production de la plate-forme, il fournit aux lecteurs un journal de recherche thématique régulièrement mis à jour.
Ce journal est devenu pour l’équipe du Lhivic son principal outil de travail et d’interaction, à la manière d’un séminaire augmenté, qui est désormais la colonne vertébrale des échanges au sein du laboratoire. Le mot-clé « illustration », qui regroupe à ce jour 230 contributions, fournit l’exemple d’une interrogation collective sur le rôle des supports visuels dans la presse et l’édition qui se transforme progressivement en enquête participative, accumulant une large série d’observations qui confirment l’existence d’un usage illustratif de la photographie et jettent les bases d’une narratologie visuelle de l’information [6]Cf. le tag http://culturevisuelle.org/blog/tag/illustration/; voir également mon article: « L’illustration, ou comment faire de la photographie un signe« , L’Atelier des icônes, 12 … Continue reading.
Une autre application du multiblogging a été la création par plusieurs doctorants de blogs “privés” (non indexés par les moteurs de recherche et dont l’accès est protégé par mot de passe), dont la consultation est réservée au petit groupe des chercheurs concernés, qui permettent d’archiver et de discuter des observations non publiables, notamment pour des raisons de confidentialité des sources. Ce groupe de blogs dispose de son propre agrégateur, qui permet aux membres de l’équipe de partager le dernier état des recherches. Pour un directeur de thèse, c’est un moyen très pratique pour suivre et discuter les travaux de ses doctorants. Culture Visuelle est à l’heure actuelle la seule plate-forme universitaire à proposer ce type d’expérimentation.
Parmi ses nombreux bénéfices, la forme communautaire donne une assise robuste à la pratique de la publication en ligne. Malgré les protestations de simplicité des outils numériques, leur usage pour les débutants reste une source de difficultés. Par l’intermédiaire du réseau social, la communauté remplit une fonction d’aide et de tutorat. Elle fait également profiter chacun des participants de la visibilité que confère sur le web une production de qualité. Bénéficiant d’une indexation flatteuse, parfaitement intégrée aux différents systèmes de recommandation sur Twitter ou Facebook, Culture Visuelle fournit une bonne exposition aux travaux de ses membres, favorisant leur identification par les spécialistes.
Dans le paysage actuel des digital humanities, Culture Visuelle se caractérise par l’adoption de la culture de la conversation issue du blogging [7]Cf. Antoine Blanchard, « Ce que le blog apporte à la recherche« , in Marin Dacos (dir.), Read/Write Book, Marseille, OpenEdition Press, 2010, p. 157-166; Marin Dacos, Pierre Mounier, « Les … Continue reading. Proche de la plate-forme Hypothèses [8] Hypothèses, plateforme de carnets de recherches en sciences humaines et sociales; Cf. Mélodie Faury, « Le ‘carnet’ de recherches« , L’infusoir, 5 décembre 2011., elle s’en distingue par le choix de la spécialisation thématique, qui permet d’asseoir autour de l’activité d’un groupe de chercheurs une sociabilité et un dialogue ouvert, notamment aux professionnels concernés (artistes, photographes, cinéastes, iconographes, journalistes, etc.). Cette dynamique conversationnelle est sensible à la fois par le nombre important de commentaires, mais aussi par les options méthodologiques des billets publiés, qui sont souvent des propositions ouvertes à la discussion.
Une partie non négligeable de l’usage scientifique des blogs se cantonne à la reproduction des annonces de séminaires, de colloques ou de parutions autrefois publiés par l’intermédiaire des listes de diffusion, assortie de la reprise des articles soumis aux revues en prépublication. La culture de la conversation est une approche différente, qui considère le blogging scientifique comme une forme proche du séminaire de recherche, dont l’économie est constituée par l’échange et la discussion.
Partager dans l’espace public une hypothèse ou une observation à un stade préliminaire ne va nullement de soi. Ce geste qui n’est pas sans risques peut se produire dans le cadre protégé du séminaire, dans un contexte de confiance et de bienveillance. Encourager cette expression en ligne suppose de créer un environnement similaire, favorisé sur Culture Visuelle par la spécialisation thématique et la dynamique de l’équipe fondatrice, qui n’agit pas sur la plate-forme comme éditeur, mais l’utilise à ses propres fins de recherche et de dialogue scientifique. En l’espace de deux ans et demi, plusieurs chercheurs extérieurs sont venus s’agréger de façon étroite au groupe initial, témoignant de l’attractivité de cette proposition et donnant corps à l’idée d’un lieu de discussion virtuel.
La plate-forme réunit plusieurs anciens blogueurs, qui sont aussi ceux qui y déploient l’activité les plus importante (les 20 blogs les plus actifs ont mis en ligne plus de la moitié des billets publiés). La maîtrise du dialogue en ligne est une culture particulière, qui nécessite un apprentissage [9] Cf. Julie Henry, « Les commentaires: espace et outil de réflexivité, ou occasion d’exprimer ses marottes?« , Espaces réflexifs, 4 février 2012.. La conversation étant un instrument social de formation du jugement, son développement suppose que la question abordée ne soit pas fermée. Si la publication de résultats finaux ne fait que rarement l’objet de commentaires, la formulation d’hypothèses peut au contraire susciter des débats animés. Comme en séminaire, le type d’exposition choisi ou la manière de répondre aux interventions joue un rôle important dans la la qualité de l’interaction. Le choix de discuter certains sujets d’actualité permet souvent d’impliquer des participants non spécialisés et constitue autant d’occasions précieuses pour étendre le champ du dialogue à un public plus large.
Les statistiques d’utilisation confirment que les auteurs viennent sur Culture Visuelle pour chercher l’appui de la conversation. Les 22 blogs qui ont cessé leur activité depuis 2010 ont une moyenne de moins de 4 commentaires par billet. Le taux de commentaire par billet est clairement corrélé à l’activité de publication d’un blog, qui sera d’autant plus élevée et régulière qu’elle rencontre une réponse conversationnelle. La pratique observée sur la plate-forme constitue une indication forte d’une parenté étroite entre le modèle du blogging et celui de la discussion scientifique. Elle suggère également l’importance de ce modèle pour développer de nouvelles formes de travail scientifique [10]Cf. Henry Jenkins, « Why Academics Should Blog…« , Confessions of an Aca-fan, 8 avril 2010; Olivier Ertzscheid, « Science 2.0 : renouveau de la recherche et/ou de l’échange … Continue reading.
Culture Visuelle s’est donné pour but de proposer un environnement favorable à une pratique de la recherche partagée. La pratique au quotidien de ce dialogue augmenté et la moisson de travaux engrangés depuis deux ans et demi permettent de considérer que la plate-forme remplit pleinement cet objectif. Plutôt qu’un simple support éditorial, elle constitue pour ses participants un véritable accélérateur de la recherche, un indispensable instrument de travail et de dialogue.
Texte revu à partir de mon intervention au séminaire “Architecture de l’information pour la recherche en SHS”, Institut Rhône-alpin des systèmes complexes, 6 avril 2012; à paraître in Loïc Ballarini, Gilles Delavaud (dir.), Nouveaux territoires médiatiques, université Paris 8.
Notes
↑1 | Le développement informatique a été assuré par 22mars, entreprise spécialisée dans les médias sociaux, grâce à un financement ANR |
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↑2 | Cf. Lionel Maurel, « Sortir la recherche visuelle de l’impasse des exceptions au droit d’auteur« , S.I.Lex, 1er septembre 2011. |
↑3 | Voir les commentaires de mon article : « L’œuvre d’art à l’ère de son appropriabilité numérique« , 14 novembre 2011. |
↑4 | Actualités de la recherche en histoire visuelle (2005-2009), . Voir mon article « Why blog ?« , in Marin Dacos (dir.), Read/Write Book, Marseille, OpenEdition Press, 2010, p. 161-171. |
↑5 | Le comité éditorial de Culture Visuelle est composé de Lorraine Audric, Gil Bartholeyns, Raphaële Bertho, Rémy Besson, Pierre-Olivier Dittmar, Gaby David, Alexie Geers, André Gunthert, Valentina Grossi, Alexis Hyaumet, Fanny Lautissier, Audrey Leblanc, Patrick Peccatte, Pier-Alexis Vial. |
↑6 | Cf. le tag http://culturevisuelle.org/blog/tag/illustration/; voir également mon article: « L’illustration, ou comment faire de la photographie un signe« , L’Atelier des icônes, 12 octobre 2010. |
↑7 | Cf. Antoine Blanchard, « Ce que le blog apporte à la recherche« , in Marin Dacos (dir.), Read/Write Book, Marseille, OpenEdition Press, 2010, p. 157-166; Marin Dacos, Pierre Mounier, « Les carnets de recherche en ligne, espace d’une conversation scientifique décentrée« , Lieux de savoir. Gestes et supports du travail savant, Paris, Albin Michel, vol. 2, 2010. |
↑8 | Hypothèses, plateforme de carnets de recherches en sciences humaines et sociales; Cf. Mélodie Faury, « Le ‘carnet’ de recherches« , L’infusoir, 5 décembre 2011. |
↑9 | Cf. Julie Henry, « Les commentaires: espace et outil de réflexivité, ou occasion d’exprimer ses marottes?« , Espaces réflexifs, 4 février 2012. |
↑10 | Cf. Henry Jenkins, « Why Academics Should Blog…« , Confessions of an Aca-fan, 8 avril 2010; Olivier Ertzscheid, « Science 2.0 : renouveau de la recherche et/ou de l’échange scientifique ?« , Affordance.info, 1er mai 2012. |
6 réflexions au sujet de « Culture Visuelle, ou la conversation moteur de recherche »
Pour faire le lien avec le billet « La révolution de la photographie vient de la conversation », ce serait bien si on pouvait « répondre » en photographies sur la plateforme Culture Visuelle.
On peut rebondir sur un billet en créant son propre billet, et je ne m’en prive pas :-), mais ce n’est pas à proprement parler une réponse qui s’inscrit dans l’espace du billet original. On peut introduire des liens dans sa réponse, mais ça reste du texte. On ne peut pas insérer une image, comme on insère une citation, un commentaire.
Le problème est sans doute technique et juridique, mais est-ce que je serais le seul à le regretter? Est-ce que l’image peut-être un élément de la conversation, mais pas la conversation en raison de sa polysémie par exemple?
@Thierry,
Il me semble que tu n’es pas le seul. Ça fait un petit moment que j’avais faite la même observation, et la réponse était oui question technique. La photo peut rebondir des conversations, les relancer, les supporter. Faire des liens avec des corpus visuels serait sans doute génial.
Je ferai alors un autre remarque : parfois en cherchant à retrouver un article qui date de quelques mois – voire années, il m’est déjà arrivé plusieurs fois de ne me pas souvenir de l’article ni de son titre, ni des mots clés pour le retrouver, ni sur quel blog ça avait été posté, mais de me souvenir très bien de ses images. Il me semble que la recherche intra Culture Visuelle par image, cad pouvoir feuilleter tous les images de la plateforme serait de grand aide. Probablement la technique aussi doit être plus performante…
@ André,
Merci pour avoir fait réel cet espace d’échange.
Bien à nous !
Question intéressante. J’ai quant à moi toujours ressenti comme problématique la mention d’images en commentaire, et pas seulement pour des raisons juridiques, malgré l’intérêt évident de la formule.
En cherchant à mieux comprendre cette aversion, il me semble que la bonne réponse est qu’une mobilisation d’image est (doit être) une édition. Une image n’est pas un objet qu’on attrape comme un papillon dans un filet. Le choix nécessaire d’un format, d’une présentation relèvent d’une responsabilité d’auteur, et donc de l’espace du post. Par nature, le commentaire ne peut être considéré comme un lieu d’expression suffisamment contraignant ni suffisamment individualisé pour que son auteur procède à une réelle mise en page de l’image.
Sachant qu’un lien peut toujours être mentionné en commentaire (ce qui règle la question juridique), et que la création de blog est ouverte sur Culture Visuelle, la réponse à ta question est donc: rédige un billet! (les tiens sont particulièrement réussis en matière d’illustration).
Pour répondre à Gaby, ce n’est certainement pas demain qu’on pourra proposer une recherche par image sur CV. Il existe toutefois une possibilité de retrouver un post récent par feuilletage visuel: http://culturevisuelle.org/allimages et Culture Visuelle reste bien sûr interrogeable via Google images…
A propos de la recherche sur Google Images, ne pas oublier l’opérateur site: qui permet de restreindre la recherche à un site précis. Il est aussi possible de préciser la recherche, classiquement avec des mots, mais aussi par les opérateurs de dates et types sur la gauche de l’interface. Par exemple toutes les photos de visages publiées sur Culture Visuelle… Ce n’est pas intégré au site, certes, mais cela permet le plus souvent de retrouver un billet quand on ne se souvient que d’une image.
@André et @Patrick, merci beaucoup; avec ces 2 « tips » ça me sera plus facile 🙂
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